Le blanchiment de pénis en Thaïlande

Un blanchiment pour 500€

On peut déjà faire beaucoup de choses avec son pénis. Le tatouer, le percer, augmenter sa taille figurent parmi les actes les plus classiques. Mais une tendance est en train de se développer: le blanchir. Il existait déjà le blanchiment d’anus (sur internet, on trouve facilement des crèmes censées pro- duire cet effet). Toutefois, pour le pénis, la mode est plus récente. Et c’est surtout en Thaïlande qu’elle prend son essor.

Ces derniers temps, un établissement a défrayé la chronique : l’hôpital Lelux, à Bangkok, qui propose cette opération pour l’équivalent d’environ 500 euros. Bunthita Wattanasiri, responsable du département en dermatologie de l’établissement a rapporté aux médias que le blanchiment de pénis concerne « une centaine de clients par mois, la plupart ont entre 22 et 55 ans et appartiennent, majoritairement à la communauté LGBT ». Précisons que ceux qui veulent blanchir leur pénis ne souffrent d’aucune pathologie de la peau. Les organes génitaux sont naturellement plus sombres que le reste du corps. Il en va donc de même pour le pénis. Rien de grave, c’est normal. Si certains hommes ne s’en satisfont pas, serait-ce parce qu’ils sont victimes de critères esthétiques véhiculés par les films pornos ? Possible. Quoique dans ces films, les pénis noirs sont, au contraire, souvent mis à l’honneur.

« La Thaïlande pourrait devenir une destination pour le tourisme de chirurgie sexuelle »

Pour en revenir à l’opération de blanchiment, des vidéos visibles sur internet montrent qu’elle consiste à passer un laser sur la peau du pénis. Personnellement, question esthétique, je ne trouve pas que les résultats soient très convaincants, mais tous les goûts sont dans la nature. En tout cas, l’acte n’est pas anodin, puisqu’il peut entraîner des irritations, des taches, voire des cicatrices. Lors d’un congrès médical qui s’est tenu l’an passé, le chirurgien esthétique français Fabien Boucher a déclaré : « je pense qu’il ne faut pas le faire ». Même le ministère de la santé thaïlandais a dénoncé les dangers du blanchiment de pénis en concluant que «ça n’en vaut pas le prix». En fait, on pourrait considérer cette opération comme une extension du phénomène qui consiste à vouloir éclaircir l’ensemble du corps chez ceux qui ont la peau mate. Alors que les Blancs veulent noircir, les Noirs, eux, veulent blanchir. Il semblerait que, de leur point de vue, ce soit un signe d’ascension sociale. Le phénomène est déjà très répandu en Afrique, mais aussi en Thaïlande. Selon une étude parue en 2005 dans la Revue internationale de dermatologie, 69,5 % des étudiants masculins thaïlandais auraient recours à des crèmes blanchissantes.

Dans un autre domaine, mais qui touche aussi la sexualité, la Thaïlande est également très réputée pour les opérations de changement de sexe. De nombreux étrangers se rendent dans les cliniques thaïlandaises dans ce but, attirés par le savoir-faire des chirurgiens de ce pays (et sans doute des tarifs plus attractifs qu’ail- leurs). Il est vrai que dans les lieux publics de Thaïlande, on peut voir beaucoup de ceux qu’on appelle là-bas des katoï ou ladyboys, c’est-à-dire des hommes devenus femmes. Déjà que la Thaïlande était connue pour le tourisme sexuel tout court, elle semble aussi devenir une destination pour le tourisme de chirurgie sexuelle. Il faut quand même rappeler qu’il existe bien d’autres raisons de visiter la Thaïlande.

Lire aussi : les autres épisodes du Guide du queutard

Partager
Écrit par
Antonio Fischetti
Voir tous les articles