Le Rwanda sort des brumes

Est-il enfin possible d’évoquer le Rwanda sans se sentir contraint d’afficher une mine compassée, plombée par le spectre d’un génocide ayant causé la perte d’au moins 800 000 personnes ? Peut-on écrire sur le tourisme rwandais sans parler de Dian Fossey et de ses anthropoïdes à longs bras et gros pectoraux ? Pas facile, mais on va on s’y employer. D’abord parce que les Rwandais n’ont plus envie de parler de leurs morts, ensuite parce que le gorille est devenu un produit de luxe et que chez A/R, malgré l’étourdissement suscité par les valises de dollars et le harcèlement des fans, nous avons su rester simples et proches du peuple. À 1 500 dollars l’heure d’observation, le primate abuse un peu. Même Nicki Minaj qui affiche à peu près les mêmes cuissots, prend moins cher pour ses concerts. A noter cependant que les amateurs d’aventure et d’inattendu peuvent aussi tenter l’expérience gorille pour 400 dollars dans un Congo où les joyeux turlupins des milices Interahamwe viendront ajouter un peu de piment à un voyage autrement bien monotone. (…)
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Photographe : Christophe Migeon
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Écrit par
Christophe Migeon
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