Et si on partait à Saint François en Californie ? Dit comme ça, bof ! San Francisco fait plus d’effet. Cap donc sur San Francisco et son décor de toute beauté. Puis allant vers le nord, explorons de la Californie son côté sauvage à fleur de peau. Forêts de séquoias gigantesques, côtes aux falaises vertigineuses et… vignobles plantés dans des paysages dignes d’un western.
Golden Gate Bridge
À la fois colossal et gracile, le Golden Gate Bridge est devenu d’emblée le symbole de la ville. Pour le traverser en prenant le temps de l’admirer, le vélo s’impose. De chaque côté, une piste cyclable protège du trafic. 2,6 kilomètres plus loin, on prolonge la virée vers la coquette bourgade de Sausalito aujourd’hui très prisée par les millionnaires de la Silicon Valley. De son passé bohème subsistent les houseboats, ces maisons flottantes très colorées où autrefois vivaient artistes et marginaux. Agglutinées dans la marina, elles contemplent la baie d’où émerge à l’opposé la silhouette floutée de San Francisco. Comme c’est reposant. Envie de prendre son temps avant de revenir à la case départ en ferry mais sans passer par la case prison d’Alcatraz juchée sur son île rocheuse.
Bar Sprezzatura
San Francisco. Le meilleur de l’Italie a trouvé refuge dans le Financial District sous la baguette de Joseph Offner dont la maman vient de la Botte. Le soir, quatre grands lampadaires chargés de globes opalescents plongent la salle dans une lumière mordorée typique d’un vieux palace vénitien. Des reflets d’or s’accrochent aux panneaux de bois vernis du bar, dansent sur les miroirs et les grandes baies vitrées, folâtrent sur votre verre de Forever Spritz. Une expérience.
Muir Woods National Monument
Créé en 1908, le parc a été baptisé en l’honneur de John Muir, le père de l’écologie américaine à qui l’on doit cette phrase empreinte d’amour et de poésie : « Arbres et hommes, nous voyageons ensemble dans la Voie lactée ». Vous qui entrez dans cette forêt, abandonnez toute espérance d’en ressortir sans un torticolis. Il faut en effet marcher avec le cou levé afin d’admirer les séquoias (Sequoia sempervirens) qui la peuplent. Ces géants, appelés redwoods, peuvent atteindre jusqu’à 115 m de hauteur. Leurs cousins, les séquoias géants (Sequoiadendron giganteum) culminent à seulement 95 m mais sont plus massifs et ont cet avantage de vivre plus longtemps, 3200 ans contre 2000 ans à condition de ne pas tâter de la scie des bûcherons.
Big River
À nous l’aventure, à nous la Big River qui dévale des chaînes côtières californiennes pour se jeter dans l’océan Pacifique au sud de Mendocino. Le point de départ de l’excursion se situe légèrement en amont de l’estuaire dont les eaux sont si turbides que des saumons dit-on auraient refuser de remonter la rivière préférant se priver de descendance plutôt que de nager dans pareille bouillasse. De quoi nous décourager ? Loin de là. Sous un ciel lourd de menaces, on s’installe dans une pirogue taillée dans un séquoia ; effilée comme une dague, et dotée d’un double balancier directement inspiré de la tradition polynésienne.
Les vignobles
Alors que l’essor des vignobles date du milieu du XIXe siècle, une nouvelle dynamique s’enclenche notamment au nord de l’État où les vallées de Napa, de Sonoma, de Russian River, d’Anderson… jouissent d’un climat frais. « Dans l’Anderson Valley, la température baisse de 25 °C durant la nuit, explique Natacha, une sommelière française associée à la Phillips Hill Winery à Philo. En fin d’après-midi, une brume en provenance de l’océan Pacifique remonte la rivière Navarro jusqu’ici et maintient les raisins comme dans un frigo. C’est parfait pour le pinot noir. »
Au passage, elle en profite pour envoyer une pique à la célébrissime Napa Valley. « C’est le Disneyland des adultes, et c’est d’ailleurs la deuxième destination touristique en Californie après Disneyland dans la banlieue de L.A. » Il se trouve justement qu’on n’est pas des mickeys. Aux voies trop royales, nous préférons les chemins buissonniers de l’Anderson Valley ou de la Russian River Valley où l’on s’attend à voir surgir entre les vignes cowboys et diligences.
Pratique
Y aller
United Airlines. A/R sans escales Paris – San Francisco à partir de 1000 € en Basic Economy.
Dormir
The Clift Royal Sonesta Hotel, San Francisco. Situé downtown et à seulement quinze minutes de la baie, un hôtel historique ouvert en 1915 dont toutes les boiseries sont issues d’un seul séquoia. La décoration porte la patte du duo Philip Starck et Ian Schrager. Chambres épurées aux tons beiges avec vues sur la ville.
Acqua Hotel, Mill Valley. Posé au bord de la baie de Richardson et à proximité du mont Tamalpais, voisin d’un concessionnaire Ferrari, l’Acqua Hotel est un havre douillet où l’on se ressource même malgré soi.
Noyo Harbor Inn, Fort Bragg. Un vénérable hôtel en surplomb de la rivière Noyo qui accueille dans une ambiance cosy les voyageurs venus explorer la côte sauvage de Mendocino.
Manger/Boire
Pinecrest Diner, San Francisco. Le diner où j’ai mangé un Code Blue Burger et qui deviendra forcément un lieu de pèlerinage. Pour info, j’étais assis à
la quatrième table à gauche en entrant.
Scoma’s, San Francisco. Chez Scoma, ils réussissent le tour de force de mettre l’océan Pacifique dans votre assiette. Il faudrait être fou pour s’en priver. À l’écart de Fisherman’s Wharf et c’est tant mieux.
Farmshop, Larkspur. Les fermes alentour fournissent tous les ingrédients nécessaires aux cuistots pour élaborer de bons petits plats et notamment des pizzas de compétition.
Plus d’infos
Marin County Convention & Visitors Bureau www.visitmarin.org
Mendocino County Tourism Commission www.visitmendocino.com
Sonoma County Tourism www.sonomacounty.com
Photos : Guillaume Soularue
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