Un hiver complètement ouf à Québec !

À l’époque du carnaval, la ville de Québec est en folie ! Au programme : patinage, bains de neige, défilé de Bonhomme et courses de canot entre les glaces flottantes du Saint-Laurent. 5 bonnes raisons d’aller fêter l’hiver dignement.

Défilé du Carnaval de Québec © Christophe Migeon

Un vrai Bonhomme

Le tout premier carnaval se tient en 1894 : les spectaculaires courses de canot à glace réchauffent déjà l’ambiance. S’accompagnent aussi de joutes de hockey, de tournois de curling et autres rigolotes glissades en traîneaux. 70 ans la mascotte Bonhomme tient toujours à son titre d’ambassadeur du Carnaval.

Bonhomme, l’égérie du carnaval dans le parc des gouverneurs © Christophe Migeon

Le maire va jusqu’à lui confier les clés de la ville pour lancer les festivités. Coiffé d’une tuque écarlate, la bedaine sanglée de la ceinture fléchée des premiers colons, ce Bibendum floconneux incarne à merveille la joie de vivre des Québécois. Partout où il passe, ce bon gros à voix caverneuse est accueilli comme une rock-star par une foule en liesse. Deux défilés nocturnes, l’un dans la Basse-Ville, l’autre dans les quartiers administratifs et historiques de la Haute-Ville viennent respectivement ouvrir et clore le carnaval.

Prochaine édition : du 7 au 16 février 2025.

De sueur et de glace

Chaque édition du Carnaval de Québec se voit animée d’une course entre le bassin Louise et le quai Paquet à Lévis — 2,5 km d’un point à l’autre — où les compétiteurs s’affrontent en plusieurs catégories, la plus difficile étant l’Elite Open, cumulant trois éreintants allers-retours.

Course de canots à glace sur le Saint Laurent entre Quebec et Levis ©Christophe Migeon

Visages grimaçants, mâchoires crispées ou bouche désespérément ouverte à la recherche d’une goulée d’air salvatrice… les rameurs et rameuses ne sont pas à la noce. « Kebec » en algonquin signifie « là où le fleuve se rétrécit ». Alors s’il y avait bien un endroit pour traverser le Saint-Laurent, c’était ici. L’idée de faire des courses de canot en hiver alors que le fleuve charrie de gros morceaux de glace est apparue dès le XIXe siècle.

Au fil des ans, les gros canots de bois sont remplacés par de longilignes esquifs en fibre de verre capables de grimper et glisser sur les plaques de banquise à la dérive. L’activité est devenue un sport extrême pratiqué en équipes de quatre rameurs et un barreur qui doivent parfaitement se synchroniser pour faire avancer leur canot tantôt à l’aviron, tantôt à la trottinette.

Bains de neige

Le Carnaval ne serait pas complet sans le fameux bain de neige Saint-Hubert. Chaque année, une soixantaine d’hommes et de femmes répartis en trois équipes acceptent de se mettre en maillot de bain et de se rouler dans la neige devant une foule en doudoune et bonnet enfoncé jusqu’aux yeux. Ils paient même 30 dollars pour cette réfrigérante excentricité. Certains s’allongent sur le sol glacé pour se redresser illico, d’autres effectuent quelques mouvements de brasse ou s’aspergent de poudreuse, la face fendue d’un sourire …un peu figé.

Le bain de neige marque la clôture du carnaval © Christophe Migeon

Une nuit à la fraîche

– 5 °C dans la chambre. Le sac de couchage repose sur un sommier de blocs de glace recouvert de peaux de renne. Tout autour, bas-reliefs givrés, fauteuils et tables basses sculptés dans une glace translucide viennent compléter ce décor cryogénique. Cet hiver, une dizaine d’artistes et sculpteurs ont été invités à travailler sur la thématique de « la ligne du temps ».

Hotel de Glace © Christophe Migeon

Depuis 2016, l’Hôtel de Glace ressuscite chaque année à partir du mois de novembre sur les rives de la rivière Valcartier à 33 km au nord de Québec. En plus des 30 chambres — dont 22 thématiques — il y a un bar de glace où l’on boit très frais ainsi qu’une magnifique petite chapelle susceptible d’accueillir des mariages. Espérons que les unions qui y sont célébrées durent plus longtemps le fragile édifice.

Hôtel de glace de Québec

Destins croisés

Il serait dommage de quitter Québec sans faire un tour dans les salles du musée de la Civilisation dont les expositions permanentes reviennent sur l’histoire des nations autochtones et leurs relations « compliquées » — doux euphémisme — avec les colons européens. En dépit des épidémies dévastatrices générées par les nouveaux venus, les conversions forcées, la confiscation des territoires de chasse, le scandale des pensionnats et autres turpitudes, une histoire commune entre nations d’origines amérindiennes et nations d’origine française a pourtant réussi à se tisser. Et c’est ici, sur les rives du Saint-Laurent, que continuent à se croiser et s’entrechoquer leurs destins.

Musée de la civilisation © Christophe Migeon

PRATIQUE

Y aller

L’hiver Air Transat assure 3 vols hebdomadaires entre Paris CDG et Québec. À partir de 425 €.

Dormir

Hôtel-Musée Premières Nations. Pour goûter l’accueil et la culture autochtone, direction le village de Wendake à 15 km au nord-ouest de Québec. La nation Huronne-Wendat y tient un superbe boutique-hôtel de 79 chambres (à partir de 199 CAD la nuit) donnant à travers de larges baies vitrées sur la rivière Akiawenrahk’.

La maison longue reconstituée à proximité se prête aux récits de légendes autochtones autour du feu tandis que le musée attenant célèbre la culture et les arts des Hurons-Wendat et leurs relations avec les autres Premières Nations.

Plus d’infos

Tous les bons plans sur Destination Québec cité.

Ce reportage est à retrouver dans son intégralité dans le AR N°68, disponible en kiosque et sur notre boutique.

Partager
Écrit par
Christophe Migeon
Voir tous les articles

BOUTIQUE AR Magazine

AR en version papier

AR Mag, voyage, magazine voyageur

Tous les 3 mois, recevez le magazine AR chez vous, avant tout le monde!


AR en version numérique

AR Mag, voyage smartphone et tablette, magazine numérique pour voyageur

Pour lire AR quand vous voulez,
où vous voulez!