Imaginez un parc comme les Buttes-Chaumont ou le Luxembourg, à Paris. Le genre de parc où l’on vient pique-niquer et se promener en famille avec les enfants. Ce n’est pas un coin reculé, au fond d’un bois glauque de banlieue, mais en plein cœur de la cité. Eh bien, imaginez qu’on y croise des hommes et des femmes totalement nus, sans que cela déclenche ni moues étonnées ni sourires goguenards. Cela semble inconcevable à Paris, du moins pour l’instant. Mais pas en Allemagne, où dès les premiers rayons de soleil, il est d’usage d’envahir parcs et rives de lacs et rivières les fesses à l’air. Ainsi à Berlin, dans le Tiergarten, le plus grand parc de la capitale, ou sur la plage du lac de Wannsee.
Comme nous dit Pierre-Jérôme, un Français qui habite cette ville depuis de nombreuses années, « on trouve de nombreux espaces où les gens sont nus. Ce n’est pas quand même partout, mais dans certains endroits traditionnellement dédiés à cela. Ailleurs, ce n’est pas forcément interdit, mais cela paraitrait décalé. » À Munich aussi, le naturisme est toléré dans des zones précises le long de la rivière Isar, au centre-ville (et il faut quand même rappeler que Munich est une ville largement traditionaliste !). En semaine, à l’heure de la pause déjeuner, les collègues de bureau enlèvent costards cravates, tailleurs et jupettes, pour manger leur sandwich, nus comme des vers. Tout cela n’a rien à voir avec le naturisme en France. Chez nous, la pratique est cantonnée dans des lieux réservés, campings ou plages, et hors de la ville… ou alors, très fermés, comme à Paris la piscine Roger le Gall, qui ouvre ses portes aux naturistes à certaines heures (pas de maillot de bain, mais bonnet quand même obligatoire).
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