Sri Lanka, l’île «Resplendissante» que les brochures comparent à une émeraude suspendue au cou du sous-continent indien. On est allé examiner de plus près le précieux caillou, et on peut officiellement confirmer que ce n’est pas du toc. Petit tour non sans surprises du bijou.
Le surf, c’est la vie !
Bienvenue à Arugam Bay dans le sud-est de l’île où convergent les surfeurs du monde entier, les chevronnés comme les blancs-becs. C’est ici que Tiffany Carothers, une Californienne s’est installée en 2011 avec son mari et ses deux jeunes fils, en tant que volontaire pour ‘Surfing The Nations’, une ONG née à Hawaï qui combine surf et actions sociales auprès des communautés locales.
«À l’époque, aucune fille ne surfait, mais je me suis dit qu’il fallait tenter quelque chose. Qu’elles surfent pour s’amuser comme les mecs, mais aussi pour gagner une plus grande liberté et une plus grande confiance en elles. Tout le monde allait en bénéficier. Après beaucoup de rencontres et d’explications dans le village, j’ai mis sur pied le programme “Girls make waves” (Les femmes font des vagues) et on a fait la première sortie en 2015 avec une trentaine de filles. Grand succès, mais aussi grands problèmes à venir. On nous a reproché de bafouer les traditions, la police a mené des enquêtes. On a dû faire front et en 2018, on a finalement créé le Arugam Bay Girls Surf Club, le premier club féminin de surf du Sri Lanka.»
Arugam Bay
Disons-le, il y a pire endroit que Arugam Bay pour pratiquer le surf. Température de l’eau idéale, vagues pour tous les niveaux. Moi-même, j’ai essayé. Il fallait me voir, superbe, juché sur une sorte de crête, glissant aussi lentement que la vaguelette sur laquelle je filais en conservant un équilibre très précaire jusqu’au moment du naufrage.
Fort heureusement, Nandini et Lala n’ont pas assisté à mes débuts compliqués, mais néanmoins prometteurs selon mon instructeur. Toutes les deux sont membres du club et s’arrangent pour participer à une session de surf chaque lundi. La première est musulmane, la seconde est bouddhiste, chacune a quatre enfants qui les ont encouragées à se lancer.
«Je suis trop grosse, soupire Nandini. J’ai besoin du surf pour maigrir et rester en forme, même si la priorité, c’est les enfants et le travail. Notez que l’on porte toujours des leggings quand on surfe, cela par respect pour notre culture.»
Pratique
Y aller
Sri Lankan Airlines. Tous les mercredis, vendredis et dimanches les AirbusA330-300 décollent de Paris-CDG pour Colombo. Avec des vols de nuit sans escale, à l’aller et au retour, des cabines neuves et confortables, un service à bord et des équipages de nombreuses fois récompensés, SriLankan Airlines fournit une prestation haut de gamme. A/R à partir de 850€.
Dormir
Jetwing est une chaîne hôtelière srilankaise créée dans les années 1970 par Herbert Cooray. Fort de 36 hôtels et villas répartis dans toute l’île, Jetwing perpétue les ambitions de son fondateur dans les domaines de l’écologie, du développement durable et du soutien aux communautés locales. Ainsi, les établissements fonctionnent avec des panneaux photovoltaïques et des chaudières biomasse alimentées par du bois de cannelle. Après avoir retiré l’écorce, les producteurs avaient coutume de jeter le bois que Jetwing a décidé de racheter. Les établissements Jetwing retraitent les eaux usées pour arroser les jardins, désalinisent l’eau de mer… En outre, la quasi-totalité des hôtels dispose d’un naturaliste capable de disserter sur la faune et la flore.
Jetwing Vil Uyana, Sigiriya
Oh, les sublimes villas nichées entre étangs et jungle où vivent chats pêcheurs et loris! Le comble du raffinement au fond des bois. Excursions nocturnes pour voir le loris, petit primate aux gros yeux globuleux.
Jetwing St Andrews, Nuwara Eliya
Dans une ville surnommée « Little England » perchée dans les montagnes, un hôtel au charme british délicieusement suranné où il fait bon jouir de la fraîcheur de l’altitude.
Jetwing Kaduruketha, Wellawaya
Des bois, une rivière où l’on se baigne avec plaisir, de spacieux bungalows, une piscine avec vue sur les rizières. On voudrait ne pas repartir.
Jetwing Surf, Pottuvil
Une plage, face à l’océan Indien près de la baie d’Arugam, connue de tous les surfeurs. Des cocotiers géants, des cabanes en bois et palmes de cocotiers disposées dans le sable. Comme un petit air de paradis.
Jetwing Lighthouse, Galle
Au bord de l’océan, cet hôtel a été conçu par Geoffrey Bawa, l’architecte le plus prolifique et le plus influent du Sri Lanka et l’un des pionniers du modernisme tropical.
À voir
Sigiriya. Sur les pentes abruptes et au sommet d’un rocher de pierre rouge haut de 180m, le «Rocher du Lion», qui domine la jungle de toutes parts, subsistent les ruines de la citadelle dont le roi parricide Kassyapa (477-495) fit sa capitale. 30USD
Temple troglodyte de Dambulla. Haut lieu de pèlerinage de Sri Lanka depuis vingt-deux siècles, ce monastère rupestre, qui contient cinq sanctuaires, est l’ensemble le plus grand et le mieux conservé de temples-cavernes à Sri Lanka. Il est particulièrement remarquable par ses peintures murales bouddhiques et par ses 157 statues. 2000Rs.
Nuwara Eliya. Ville haut perchée (1868m) créée par les Britanniques qui appréciaient la fraîcheur du site. Plantation de thé la proche: Pedro Tea estate and factory.
Ritigala. Réserve naturelle et site archéologique des Ve-VIe s. av. J.-C. Les ruines à peine dégagées de leur gangue végétale ont un charme envoûtant. 310Rs
Buduruwagala. Grande paroi rocheuse dans laquelle ont été taillées 7 statues bouddhistes. La plus grand haute de 15m représente Bouddha. 300Rs.
Parc National de Yala. S’étendant sur 13 0000 hectares. On peut notamment admirer quand les dieux sont cléments des léopards, des éléphants, des ours lippus, des sambars, des chacals, des crocodiles… Meilleure saison: entre février et juin quand l’eau se fait rare. Demi-journée (45-50USD), journée (50-85USD).
À faire
Surf chez Dylan.Du mois d’avril jusqu’à fin octobre, cours de surf dans la baie d’Arugam. Débutants (1h15, 18USD –2h30, 32USD); intermédiaires (2h30, 35USD). Il faut ajouter à ce tarif, le coût du transport (tuk-tuk) jusqu’aux différents spots.
Train. Ceux qui aiment les paysages sublimes prennent le train entre Colombo et Kandy ou sur le tronçon réputé le plus extraordinaire, Ella-Haputale. Par les portes-fenêtres grand ouvertes, on voit défiler des vues à couper le souffle tout en étant immergé dans une ambiance bouillonnante.
Textes : Michel Fonovich
Photos : Jeremy Suyker