Photographe et vidéaste, Mickael Arzur a gagné le prix du meilleur film au Wonder France Festival 2022, avec Hautes-Alpes. Un festival qui récompense de courtes vidéos valorisant le territoire français. Le jury, dont je faisais partie, a été unanime pour récompenser ce photographe animalier qui a réalisé un film sensible et spectaculaire sur son terrain de jeux. Cinq questions à Mickael Arzur.
Pourquoi Hautes-Alpes ?
Je vis ici dans le Champsaur et ce film est un résumé de ce que je vis toute l’année. Il me tenais à cœur d’insister sur la faune sauvage car ce territoire est aussi celui d’espèces sauvages. Je fais du reportage autour des compétitions liées à la montagne mais je pars aussi tout seul pour la photo animalière.Quand on pense Alpes, on pense sommets emblématiques ou Dolomites, je voulais montrer un endroit méconnu entre le massif du Devoluy, le parc national des Écrins et la frontière italienne. Une montagne qui répond à tous les états d’esprits: sports/contemplation/ aventure/zenitude/bon air. Une montagne pour se faire du bien ou relever des défis.
Comment tu t’y prends pour capturer ces images d’animaux ?
Ce que j’aime par-dessus tout, c’est me fondre complètement dans l’environnement pour observer sans me faire remarquer. Je fais une traque en mouvement, c’est-à-dire que je me déplace constamment en observant. Je recherche les trajectoires, les lieux où ils se nourrissent et je me positionne avec mes tenues de camouflages. L’attente peut durer longtemps.
Il y a un tête à tête incroyable avec un renard dans ton film !
Je l’ai vu arriver au loin, j’ai attendu allongé et il est resté une minute qui m’a semblé éternelle face à moi puis a continué sa route. J’ai été étonné qu’il ne soit pas plus affolé. Je le remercie de m’avoir offert un aussi beau cliché.
Les montagnes apparaissent aussi en majesté, avec des lignes de crête impressionnantes.
Pour cela, j’utilise le drone qui permet de magnifier la grandeur des lieux avec des perspectives et des angles incroyables. J’ai fait aussi marcher un ami sur une ligne de crête tout en faisant tourner le drone autour de sa tête pour montrer la verticalité et à quel point on est tout petit. Je n’utilise jamais le drone pour filmer les animaux car le bruit stresse les rapaces, surtout quand ils ont les petits au nid.
Quand tu n’es pas dans les Hautes-Alpes ?
Je reviens d’Islande où j’ai encadré un groupe pour le faire progresser dans la technique et la prise de vue. Comme accompagnateur photos je travaille pour Voyages-Photos.Sinon sur ma chaine Youtube, Mickael Arzur photographie, je montre aussi les coulisses de mes photos, l’envers du décor, pour comprendre tout ce est mis en place pour faire une photo.
Texte : Sandrine Mercier
Photos : Mickael Arzur