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Guyane – Seul sur l’Oyapock

L’Amazonie, j’en rêvais depuis l’enfance et je l’ai découverte à 26 ans. Après plusieurs expéditions dans le Sahara, j’ai descendu en solo le fleuve Oyapock en Guyane française à bord d’un packraft. Une aventure fondatrice pour un jeune aventurier tel que moi.

Ma préparation

Pour préparer cette aventure en Amazonie, j’ai au préalable descendu la Loire de sa source jusqu’au Puy-en-Velay en 6 jours. Gorges et chutes d’eau ont constitué un bon entraînement. Je me suis aussi habitué à dormir en hamac et à naviguer en packraft (embarcation gonflable légère). Sur place, à Cayenne, j’ai passé dix jours avec un spécialiste de la biodiversité et des reptiles. Il a réussi à m’enlever toutes les idées reçues sur les animaux potentiellement dangereux. Nous avons passé des journées et des nuits à pêcher et à débusquer serpents, araignées, scorpions… Conclusion : ils ne viendront jamais m’attaquer, c’est mon incompétence qui causera la morsure !

Mon aventure sur le fleuve

Mon objectif était de m’immerger en mode survie dans la jungle. Pour cela, j’ai décidé de descendre le fleuve Oyapock, frontière naturelle entre la Guyane française et le Brésil. Pendant une dizaine de jours, je me suis retrouvé isolé. Le soir, je traquais les poissons sur les berges à l’aide de ma lampe frontale, principalement des aïmaras, des carnassiers aux dents épaisses et pointues. Un soir, j’ai dû me résigner à manger des escargots et même une mygale. Le tout accompagné de couac, une semoule locale à base de manioc. Le troisième jour de ma descente alors que je remontais un affluent de l’Oyapock pour pêcher, j’ai cassé ma pagaie. Accident tout bête. En voulant remonter un saut (enchaînement de cascades), mon embarcation s’est retournée et a violemment écrasé ma pagaie sur un rocher. Étonnamment, en observant le bout de pagaie qu’il me restait, je me suis dit : « Ça y est, l’aventure commence vraiment. » J’ai donc terminé les 70 km en 4 jours avec le moignon qu’il me restait. Pour ne pas être trop lent, je me suis inspiré des Amérindiens en m’asseyant à l’arrière de mon embarcation comme dans une pirogue.

© Axel Deambrosis

Sueurs froides

Comme dans toutes mes aventures, l’Homme constitue la plus grande menace. Ici, les orpailleurs sont nombreux, et mieux vaut ne pas tomber par inadvertance sur un campement au cœur de la jungle. En revanche, sur le fleuve, ils ne pensent qu’à une seule chose : aller le plus vite possible. Je les voyais passer en pirogue motorisée, tous cagoulés. Je les saluais de loin, ils me renvoyaient le bonjour. Cela me sortait de ma solitude. Mais la rencontre la plus inattendue reste ce face à face avec un boa arc-en-ciel. Un boa assez rare dont la partie superficielle de la peau est recouverte d’une substance semi-cristalline qui produit des reflets irisés. Un moment hors du temps.

© Axel Deambrosis

Mes aventures en vidéo sur ma chaîne YouTube : Instinct Sauvage.

axeldeambrosis.fr

Cet article est à retrouver en intégralité dans le AR N°67, disponible en kiosque et sur notre boutique.

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Écrit par
Axel Deambrosis
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