Au Brésil, ils sont appelés Ribeirinhos, soit les « habitants de la rivière». Après l’écroulement de la filière du caoutchouc au début du xxe siècle, ces anciens seringueiros ou « saigneurs d’hévéa » se sont installés sur les rives de l’Amazone et du Rio Negro. Dans ces zones encore sauvages, ils ont appris à vivre selon les lois de la nature. Les crues, les saisons, les pluies rythment leur vie.
Tous les soirs, les Ribeirinhos aiment observer le passage de petits singes-écureuils au-dessus de leur maison avant d’aller se coucher. Si un arbre tombe, ils patientent jusqu’à la saison des crues pour aller retirer le tronc de la forêt. Bien sûr, ces habitants de la rivière déforestent pour leur agriculture, ils chassent et ils pêchent. Mais leurs interventions font partie des interdépendances du vivant en Amazonie.
Le temps d’un voyage en pirogue entre les villes de Manaus et de Tefé auprès de communautés Ribeirinhos, ce récit photographique cherche à raconter leur mode de vie, qui en considérant l’humain comme un simple rouage de l’écosystème amazonien interroge notre propre rapport dualiste à la nature.
Reportage créé avec le soutien de l’Université Paris-Saclay, du CNRS et de la Fondation Yves-Rocher
Plus d’informations : www.emericfohlen.com
Textes : Weilian Zhu et Photos : Émeric Fohlen