Entendez-vous sur notre scène électro nationale pianoter sur des synthés le délicat William Rezé, alias Thylacine, qui nourrit son inspiration en voyageant aux quatre coins du monde ? Rencontre avec l’animal vagabond qui on l’espère ne disparaîtra pas de sitôt.
Pourquoi ce nom, Thylacine?
Quand on tape thylacine dans une barre de recherche, on trouve un animal aujourd’hui disparu, un carnivore marsupial qui vivait en Australie et en Tasmanie. J’ai suivi des études de biologie avant de faire les Beaux-Arts, et j’ai toujours aimé cet animal qu’on appelle aussi loup de Tasmanie ou tigre de Tasmanie. Et j’aimais bien l’idée de donner une deuxième vie à un mot qui était voué à être moins employé parce que l’animal n’existe plus depuis le début du XXesiècle.
As-tu besoin de voyager pour créer?
Ce n’est pas un besoin à 100%, mais pour faire tout un album et avoir des choses à raconter, c’est plus efficace. Les autres cultures m’inspirent et j’ai l’impression de moins tourner en rond. Je suis curieux, j’aime mélanger les genres, tester des choses. Rien de mieux que le voyage pour ça!
Tu as composé ton premier album Transsiberian pendant une traversée en train de la Russie. Quel a été le processus de création?
Je voyage beaucoup en train et je m’y trouve plus créatif que chez moi en studio. Sur la ligne de chemin de fer la plus longue du monde, je voulais me laisser surprendre en me disant qu’il allait forcément se passer des choses.
Le Transsibérien n’est pas du tout un train luxueux, on est sur un truc qui ressemble plutôt à un dortoir de militaires.
En plus, comme il roule lentement, à 90km max, on a le temps de s’immerger dans le paysage. J’alternais les haltes dans les villages pour rencontrer les gens et enregistrer des sons. De retour dans le train, je travaillais avec en fond le paysage qui défilait.