Dugong. Si ce nom vous évoque, à la volée, une tribu birmane, une antique cité perdue aux confins de la jungle indonésienne ou encore un jeu de société chinois, vous faites fausse route. Mais vous êtes toutefois sur le bon continent, étymologiquement parlant.
En malais, dugong signifie « dame de la mer ». Une dame plutôt replète qui à n’en pas douter inspirerait à Botero un portrait aux formes exagérément rondes. Une dame plutôt vache vu qu’elle passe ses jours et ses nuits à brouter l’herbe des fonds marins.
Un animal menacé par l’activité humaine
Une dame plutôt discrète dont la population ne cesse de décroître des côtes d’Afrique de l’Est à celles d’Australie, des rivages de la mer Rouge à ceux du golfe Arabo-Persique, bref, partout où son territoire est détérioré par les activités humaines.
Contre ce sort injuste, un petit royaume s’élève. C’est le Royaume de Bahreïn coincé entre le Qatar et l’Arabie Saoudite. Confronté au déclin inexorable de ses ressources pétrolières, le pays se diversifie et multiplie les initiatives, notamment en faveur d’un tourisme écologique. Et les dugongs, nombreux à vivre dans ses eaux, de se réjouir.
Le Bahreïn donne l’exemple
En effet, les herbiers marins indispensables à leur survie sont désormais inclus dans cinq zones naturelles protégées. Et ça ne devrait pas s’arrêter là, puisque les pourparlers au sujet d’une inscription de ses fonds marins au patrimoine mondial de l’UNESCO sont en cours.
Sauvés les dugongs ? Rien n’est moins sûr, mais le Bahreïn au moins donne l’exemple. Envie de paître en compagnie des dugongs ? Allez donc plonger au Bahreïn entre avril et août
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