Dans les bois du Japon

Sur l’île de Hokkaido au Japon, au pays des onsen et des ours, les balades en forêt nous plongent dans un univers moussu et odorant, riche en surprises végétales et animales.


J’aime tant les forêts. Il existe peu d’endroits où je me sens aussi bien. On n’a besoin de rien dans les bois. Respirer, écouter les oiseaux, le vent dans les feuilles. Observer les écorces, les lierres qui s’enroulent autour des troncs, les tapis de mousses. Tendre l’oreille quand passe un chevreuil. Certains payent des fortunes pour des « bains de forêt », alors que tout le monde est libre de s’y promener à son rythme, sans contraintes. Bonheur offert à tous. 

J’en ai vu des forêts. La belle hêtraie de ma Lorraine natale, la taïga du Grand Nord, les jungles du Sarawak, la laurysilve des Canaries. Toutes différentes, toutes riches, toutes extraordinaires. Mais je ne connaissais pas les forêts nippones. C’est chose faite après une virée à Hokkaido au nord du Japon. La plus sauvage des îles de l’archipel est constellée de parcs nationaux. On n’y randonne pas comme ailleurs, il faut sans cesse être à l’écoute, car on n’est pas tout seul. L’ours rôde. On compte une importante population d’ours bruns de l’Oussouri, de belles bêtes pouvant peser 500 kilos. Si on part marcher en solo, surtout ne pas oublier de prendre une clochette qui fait du bruit et avertit de notre présence. L’animal sauvage est très présent dans des parcs comme le Shiretoko, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. On y dénombre plus de fauves que d’habitants.

Gare à l’ours de l’Oussouri

Des sentiers sont aménagés pour découvrir le coin, mais en fonction de la saison, ils ne sont pas tous accessibles. Lors de mon passage en juillet, deux sentiers sur les trois qui rayonnent autour du centre nature étaient fermés pour cause de forte activité des grands prédateurs. Un peu plus loin, un itinéraire permet cependant de marcher autour des lacs de Goko. Il faut cependant impérativement être accompagné d’un guide expérimenté. Sinon, une monumentale passerelle surélevée et entourée de câbles électrifiés permet de faire un tour au-dessus d’un impressionnant lit de bambous et d’admirer les montagnes et un lac. Un peu frustrant, mais… place aux ours dont je ne verrai pas un spécimen.

Cet article est à retrouver dans son intégralité dans le AR N°66, disponible en kiosque et sur notre boutique.

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Écrit par
katia astafieff
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