4 bonnes raisons de filer au Pays de Galles

Des châteaux, des moutons, des plages désertes même en été, des falaises abruptes, des petites îles accueillantes pour les macareux et Snowdonia, un des plus grand parcs national du Royaume-Uni : le Pays de Galles est un petit paradis celtique à seulement 800 kilomètres de Paris (à vol d’oiseau) et vous l’ignoriez.

« You’ll love it, it’s scenic », a lancé le douanier en apprenant que nous nous dirigions vers le Pays de Galles. Vérification faite, « scenic » signifie « pittoresque » au sens le plus ancien, qui désigne les lieux qui mériteraient d’être peints. Le douanier avait raison. Voyager au Pays de Galles, c’est folâtrer au fond d’un paysage qu’aurait pu croquer Constable, et braver les éléments comme aimait le faire Turner.

01

Des plages sauvages

plage pays de galles

Passé Cardiff, ses quais et son château à la décoration exubérante, s’ouvrent les routes du sud. Cap sur les plages du Pembrokeshire, aux décors féériques, faits de roches étrangement inclinées. Même en juillet, elles sont à demi désertes, probablement du fait de la température de l’eau. La plage de Barafundle est souvent présentée comme la plus belle, mais le véritable trésor caché de ces côtes est Marloes Sands, longue langue de sable dorée striée de ténébreux blocs de pierre. Tout autour se dressent des falaises, d’où l’on observe le vol des faucons et des goélands. 

02

Des macareux heureux

macareux pays de galles

Pour voir les oiseaux de plus près, il faut se rendre sur les îles. La plupart sont des réserves ornithologiques. Une colonie de macareux moines y prend ses quartiers d’été. Leur déguisement de clown – yeux ronds cernés d’un lourd maquillage, bec rayé de noir, de rouge et de jaune – est vite oublié quand on les voit voler au-dessus du bateau, agitant adorablement leurs courtes ailes. Il faut avoir croisé leur route au moins une fois dans sa vie.

03

Snowdon, le plus « haut » sommet

snowdon pays de galles

Au nord s’élèvent des montagnes. Enfin, pas très haut. Parfois désobligeant, Wikipédia définit le point culminant, le Snowdon, comme un « mont » et rappelle qu’il signifie seulement « colline enneigée ». Certes, ce sommet ne mesure que 1085 mètres mais, pour sa défense, il ne se trouve qu’à 16 kilomètres de la mer, ce qui lui donne peu d’élan. Ses environs sont constellés d’impressionnantes cuvettes glaciaires, de lacs miroitants et de pentes peuplées de moutons. 

04

Snowdonia,  le parc national 

snowdonia pays de galles

Tout est vert au sein du parc national de Snowdonia, l’un des premiers et des plus grands du Royaume-Uni. Les cascades y écument au milieu des mousses et des fougères. Une petite équipe de naturalistes en prend soin. Rhys Gwynn, par exemple, sème au pied du mont Cadair Idris (893 mètres) de minuscules fleurs blanches et jaunes, des rhinantes et des euphraises, pour qu’elles enfoncent leurs racines dans les herbes et les vident de leur eau. Avec plus de fleurs que de graminées, ses prairies deviennent le paradis des insectes pollinisateurs. La table est alors dressée pour ses protégées, les rhinolophes, des chauve-souris au nez rabougri qui nichent dans le grenier du centre des visiteurs.

Les Gallois, un peuple très proche de la nature

Au pied du Craig yr Aderyn, un bout de falaise échoué dans la vallée où viennent nicher cormorans et craves à bec rouge, sa collègue Lizzie Richardson explique : « La plupart des Gallois sont très proches de la nature. Historiquement, les Gallois viennent du monde paysan. C’étaient – et ce sont souvent encore – des bergers ou des fermiers. » « Les noms des fermes et des villages viennent de mots gallois qui décrivent la nature. Ils viennent de noms d’oiseaux, de plantes ou d’animaux comme la martre des pins, même si elle a aujourd’hui disparu, poursuit Rhys. Les habitants, autrefois, faisaient attention à ce qui les entourait. Quelque chose de cet esprit a survécu. »

Interrogée sur le peu de touristes croisés sur les sites naturels gallois, des marais de Bosherston, tout au sud, au jardin botanique de Conwy, tout au nord, Lizzie a une réponse évidente : « De nombreux touristes viennent admirer les paysages mais il y a tant d’espaces à visiter qu’ils sont dispersés. On les retrouve presque tous à un moment ou un autre au sommet du Snowdon mais il y a de nombreuses autres montagnes, des plages, des lacs, des forêts, des chutes d’eau…» 

Textes et photos de François Mauger

Partager
Écrit par
François Mauger
Voir tous les articles