Une école d'architecture et de design environnemental ouvre ses portes au Rwanda - A/R Magazine voyageur 2018

Une école d’architecture et de design environnemental ouvre ses portes au Rwanda

La livraison du bâtiment est restée bien discrète. Elle méritait pourtant plus de publicité, mais tout s’explique, car ce projet remarquable, la nouvelle « école d’architecture », est construite dans la lointaine Kigali, capitale du petit Rwanda. Rendons hommage ici à ce nouveau bâtiment pour sa belle allure, son souci environnemental et l’évènement que constitue toujours l’apparition d’une architecture de qualité sur le continent africain.

5600 m2 pour une école-village de 600 étudiants

C’est Patrick Schweitzer, un architecte strasbourgeois, très actif dans sa région, qui signe le projet. Il a réussi à convaincre les autorités rwandaises en proposant non pas un, mais un groupe d’une dizaine d’édifices reliés entre eux sur une surface totale de 5600 m2. La couleur dominante est un bel ocre vif qui évoque la latérite africaine. Leurs formes similaires, mais irrégulières, peuvent être vues comme des mini-collines au « pays des mille collines », ou des volcans dans cette région volcanique ou encore des cases regroupées comme dans un bourg africain. Une rue intérieure articule cette école-village prévue pour 600 étudiants.

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Une combinaison d’architecture traditionnelle et moderne

Elle est pensée comme un espace de vie qui ouvre sur la cité. Patrick Schweitzer a poussé l’intégration dans son environnement encore plus loin en usant largement des matériaux locaux : pierre volcanique, terre brute… Des ateliers de serrurerie et de menuiserie se sont installés in situ, les faux plafonds et menuiseries ont été réalisés en bois régional. Le chantier a employé jusqu’à 400 personnes. Pour limiter les frais de fonctionnement, toujours difficile à assumer dans les pays en voie de développement, la nouvelle école n’aura pas d’ascenseurs, pas de chauffage, ni de climatisation, mais des systèmes de ventilation naturelle. Des ouvertures sont ménagées pour maximiser l’éclairage naturel. Même l’eau pluviale sera récupérée. Pour sept millions d’euros, un coût modique, l’architecte alsacien a réussi à combiner architecture traditionnelle et moderne : une démonstration et un exemple pour les jeunes professionnels qui rentreront à l’automne dans le bâtiment.

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Écrit par
Michel Fonovich
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