En arrivant dans la capitale de la Nouvelle-Zélande, après trente heures de vol, j’étais complètement sourd… Mes oreilles bourdonnaient. Un rhume n’est pas compatible avec la pressurisation d’une cabine d’avion, surtout après deux transits, c’est à dire trois décollages et autant d’atterrissages. Je n’étais jamais allé aussi loin et mon organisme s’en plaignait: violence du jet lag, courbatures (je ne voyageais pas, hélas, en première), migraines et surdité.
En atterrissant, enfin, en pays kiwi, je rêvais d’une douche et d’un lit. À la place, une limousine m’attendait, pour me conduire à l’ambassade de France. On ne m’avait pas prévenu, un cocktail y était donné en mon honneur, ce qui continue de me surprendre aujourd’hui. L’élite culturelle locale était, paraît-il, flattée qu’un écrivain français – pourtant peu réputé — parcoure autant de kilomètres pour venir à sa rencontre… Le problème, c’est que je n’entendais rien à ce que me disaient les journalistes, auteurs, artistes et diplomates du cru, dans un accent auquel je n’étais pas habitué. Chacun de leurs mots ressemblait à un borborygme… Le lendemain, je devais m’entretenir avec la romancière Elizabeth Knox, connue pour ses contes fantastiques. Je n’entendais toujours rien, je peinais à aligner plus de trois mots. Inquiète, elle a fait venir son médecin.
Diagnostique : inflammation des tympans. Contre-indication : reprendre l’avion avant guérison complète. Or je devais me rendre à Auckland le lendemain, j’avais rendez-vous avec Alan Duff, l’auteur d’un livre culte, L’âme des guerriers.
Pour préserver mon ouïe, mon vol intérieur fut annulé.
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