Cher A/R,
Dans les couloirs du métro de Moscou, on pourrait très bien se croire sous Brejnev. Les contrôleurs poussiéreux installés au bas des gigantesques escalators n’ont pas dû bouger depuis le XXe congrès. On trouve encore faucilles et marteaux sculptés sur les colonnes, ornements rescapés du réalisme socialiste. Remonté à la surface, des Mc Do et des 4X4 qui roulent à 150 km/h me rappellent qu’on est sous Poutine. Sur terre et sous terre, la morosité fataliste de l’âme russe saute à la gorge. Je lis la perte d’un empire dans les regards fatigués. Tout est terne, comme s’il fallait imiter le ciel. (…)