Tête de l’art – Alex Vizorek

Au côté de Charline Vanhoenacker dans l’émission « Si tu écoutes, j’annule tout », vous êtes devenu une des têtes d’affiche de France Inter. Pourquoi ça marche si bien ?
Je crois qu’il y a une cohérence entre notre façon d’être décalé ou drôle et ce que peuvent attendre les Français. Et puis on s’amuse beaucoup, avec bien sûr le sérieux que nécessite ce genre de travail, car l’humour c’est sérieux. Ça se sent à l’antenne et quand les gens écoutent, ils ont l’impression d’être avec nous, de rire avec nous, parfois penser comme nous – parfois pas du tout, mais c’est bien aussi.

Quelques personnalités de France Inter partent chez Europe 1. Avez-vous été contacté ?
Non. J’ai été un peu vexé, mais je pense qu’ils ont compris qu’on avait un vrai lien de service public, et que cette émission fonctionnait bien, car elle était sur le service public. Je pense que si on l’amenait ailleurs, il faudrait la gérer d’une façon différente, être un peu plus indulgent avec nos patrons. Ici ce qui est bien, c’est qu’on a une totale liberté.

Passons d’Europe 1 à l’Europe. Grâce au programme Erasmus, vous êtes parti à Berlin. Avez-vous bien étudié ?
Difficile de dire précisément ce que j’ai pu retenir de ce semestre, pareil au sujet de mes 5 années d’étude vu que je ne me sers pas trop de ce que j’ai pu apprendre. Moi, j’étais un fils à maman, à 22 ans je n’avais jamais cuit un œuf je n’avais jamais lavé mon linge. Erasmus a été une bonne école de la vie. J’ai quand même appris une chose : la langue allemande. Aujourd’hui, je peux encore écouter la télé en allemand. Si je voulais aller faire de l’humour là-bas, il faudrait que je m’y replonge, mais ça ne serait pas impossible.

L’allemand, n’est-ce pas une langue que l’on oublie vite ?
C’est pas une langue qu’on apprend dans les bouquins. Je pense qu’en 6 mois à Berlin on apprend plus d’allemand qu’en 10 ans d’études. Au début du séjour, j’étais dans une auberge de jeunesse et j’ai demandé à changer de lit. Mais le verbe changer, je ne l’avais pas. J’ai dû remonter, prendre mon dictionnaire et chercher « tauchen ». Je me souviens encore du mot « tauchen » aujourd’hui. Entre Polonais, Espagnols, Italiens, Français, Belges, on avait fait le choix de parler allemand. Un allemand baptisé « Erasmus Deutsch » parce que l’on faisait des phrases courtes, pas toujours grammaticalement correctes, mais quelque chose nous en est resté.

À propos d’auberge, il y a un film inspiré par Erasmus qui s’appelle L’auberge espagnole. Avez-vous connu à Berlin la même ambiance festive ?
Oui même si Barcelone est plus festive que Berlin. Je suis tombé pendant le semestre d’été, enfin, tombé, c’était plutôt un choix parce que septembre-décembre c’est un peu violent à Berlin, mais février-juin, c’est idéal. On a bien bu, bien fait la fête. (…) Lire la suite dans A/R 38

Photographe : Thomas Chéné
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Écrit par
Michel Fonovich
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