Une île effilée comme une pirogue, retenue au rivage par un grand pont métallique sans quoi le fleuve Sénégal l’emporterait jusqu’à l’océan à seulement une trentaine de kilomètres, c’est Saint- Louis. D’ici partent dès le XVIIe siècle, les expéditions coloniales vers l’intérieur du continent. Le commerce de la gomme arabique (sève de l’acacia) et la traite des esclaves assurent la prospérité de l’île devenue ville. Déchue en 1902 de son titre de capitale de l’Afrique-Occidentale Française au profit de Dakar, elle sombre peu à peu dans l’oubli. L’Aéropostale la choisit bien comme base de ses liaisons en 1925, mais rien n’y fait. La belle s’est assoupie. Le long des ruelles tracées au cordeau et recouvertes de sable, des bâtisses décaties aux murs jaunes et ocre flanqués de balcons en fer forgé parlent d’une époque ancienne. Faute d’entretien beaucoup menacent de s’écrouler. Une centaine sur mille devrait être rénovée grâce à la vigilance de l’Unesco, mais on attend encore les subventions. Attendre, voilà une chose que les habitants de Saint-Louis savent faire en gardant le sourire. (…) Lire la suite dans AR38
Photographe : Virginie Sueres