A la recherche du temple perdu – Guatemala

 

Si vous avez vibré avec Indiana Jones, c’est un voyage pour vous. Le parc national d’El Mirador, au Guatemala, est à peine exploré par les archéologues. Mais on peut quand même visiter ce foyer de la civilisation maya, en s’enfonçant pendant une semaine en pleine jungle.

 

Moi qui voulais être explorateur étant gosse, je suis comblé. Le programme est fourni : marcher dans l’eau jusqu’à la ceinture, avancer à la machette, traverser des ponts de bois, s’embrocher la main sur les épines d’un tronc sur lequel on a voulu se rattraper… Mais aussi, s’extasier devant les traces de jaguar au sol et l’incroyable végétation (comme cet étrange « arbre de l’amour » qui étreint les arbres alentour comme avec des bras)…. Sans oublier de faire gaffe aux serpents, et d’offrir stoïquement son hémoglobine à des armées de furieux moustiques.

 

Plaisirs de la boue

Au Guatemala, ça ne manque pas, les sites mayas. Mais celui d’El mirador n’est vraiment pas comme les autres : c’est le plus isolé du pays – et même, on peut le dire, l’un des sites archéologiques les plus isolés du monde. Pour s’y rendre, il faut parcourir une centaine de kilomètres de route et de piste, depuis la ville de Flores, au nord du pays. Ensuite, s’engouffrer dans la jungle, avec des guides, et deux mules. Et c’est parti pour au moins cinq jours de marche (deux pour l’aller, un sur place, deux pour le retour). Bref, une véritable expédition. Si cela vous tente, attention à ce point fondamental : la saison. Parce que, selon la pluviosité, il y a plus ou moins de boue. Or, si marcher est une chose, marcher dans la boue est une tout autre affaire. C’est à peu près la même différence qu’entre marcher en baskets, ou avec des bottes de fonte. Le mieux est en avril, en fin de saison sèche. Nous, nous y sommes en novembre, à la fin de la saison des pluies, et il reste encore beaucoup de boue. Il faut donc l’avouer : on en a bavé. La boue, la boue, on en pouvait plus de la boue… Bien sûr, on pouvait toujours monter sur une mule, mais bon, on n’en avait pas toujours envie. Sans aller jusqu’à l’apologie de la souffrance, il y a ce côté « j’y arriverai ». Et le plus surprenant, c’est qu’au matin, après une nuit sous tente, et avoir enfilé des chaussures trempées, eh bien, on se surprend à avoir envie de nos trente bornes de boue quotidienne ! Il faut avouer qu’il y a quelque chose d’hypnotique dans ce voyage, dans l’espace et dans le temps, vers une civilisation si mystérieuse. (…)

 

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Photographe : Jeremy Suyker
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Écrit par
Antonio Fischetti
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