À Machico dans le nord de l’île, les rares moments d’effervescence surviennent entre 6 et 8 h du matin, lorsque les habitants s’activent sur leurs terrasses jardinées, les poios, avant de rejoindre leurs bureaux ou commerces en ville. Encore faut-il concevoir comme effervescence le grincement d’une brouette hors d’âge ou le glouglou d’un arrosoir. Ici, les parcelles sont cultivées aux petits oignons, mais aussi aux petits haricots, choux, fèves et autres patates douces. Tout autour, les plumets argentés des cannaies ébouriffés par l’alizé rappellent que Madère a longtemps été conçue comme une île à sucre. Lorsque les Portugais y débarquent en 1419, Madère est emmitouflée d’un épais manteau forestier, la laurisylve, composée de grands lauriers parfois hauts de 40 m comme ceux qui couvraient l’ensemble du bassin méditerranéen avant qu’il ne s’assèche voici 4 ou 5 millions d’années. Madeira, « l’île des bois ». (…) Lire la suite dans AR37
Photographe : Christophe Migeon