Prenons de la hauteur et filons dans le sud du Pérou pour un voyage entre 2000 et 5000 m. Si l’on a le souffle coupé, c’est surtout à cause des merveilles que l’on rencontre. On vous donne donc 7 bonnes raisons pour partir le plus vite possible.
Machu Picchu l’une des 7 merveilles du monde moderne.
Le 24 juillet 1911, l’explorateur américain Hiram Bingham arrive au sommet d’une montagne au terme d’une longue marche à travers la forêt vierge. Devant lui, une cité inca. Il vient ainsi de « découvrir », perché à 2400 m, le Machu Picchu (« vieille montagne » en quechua). Naissance d’un mythe. À l’époque cependant, plusieurs cartes localisaient déjà le site. En 1880, un Français nommé Charles Wiener signale son existence.
On connaît moins le Wayna Picchu que son voisin le Machu Picchu, et pourtant il est sur toutes les photos, hissant sa silhouette de pain de sucre au-dessus des ruines situées à l’extrémité nord du site. À condition de ne pas connaître le vertige, on peut grimper par un sentier abrupt jusqu’à son sommet d’où la vue sur la vallée de l’Urubamba et le Machu Picchu est grandiose. Gloire au Wayna Picchu (2 693 m) sans qui le Machu Picchu serait moins goûtu.
Moray et son laboratoire de recherche agricole inca
À Moray, des terrasses ont été aménagées dans un amphithéâtre naturel. De haut en bas, elles s’étagent de manière concentrique. À chacune son microclimat en fonction de son niveau. Au fond de « l’entonnoir », chaud et humide alors qu’au sommet, frais et sec. L’endroit parfait pour étudier les capacités d’adaptation de différentes plantes. Ainsi, les Incas ont inventé le laboratoire de recherche agricole.
El condor pasa
Le canyon de Colca, le deuxième plus profond du monde (3 400 m), est connu pour plaire aux condors. Sans bouger une aile, ces géants planent le long des parois vertigineuses quand ça leur plaît. Mieux vaut s’armer de patience pour les observer. Si l’on fait chou blanc, pas de panique, on peut voir des colibris ou des points d’intérêt plus statiques. Ainsi, on peut admirer les milliers de terrasses agricoles construites par les Indiens Colluhuas dont la civilisation est de 1000 ans antérieure à celles des Incas.
Les îles flottantes d’Uros
À proximité de Puno, les îles Uros flottent sur le lac Titicaca. En s’y rendant, on accoste non pas sur la terre ferme, mais sur le totora spongieux. Le totora est le roseau qui sert à fabriquer des bottes que les Uros lient entre elles pour former leurs îles semblables à des radeaux et qu’il faut amarrer afin qu’elles ne dérivent pas. Le totora sert aussi à construire d’humbles maisonnettes et des barques dont certaines assurent la fonction de promène-couillons.
Il faut bien vivre et le tourisme permet de mettre du beurre dans le quinoa. Wilbert, un pêcheur, explique : « Je rapporte un à deux kilos de poissons par sortie alors que mon père en rapportait une bonne dizaine. La vente de souvenirs me permet de recevoir un bon complément. » Combien de temps encore les Uros maintiendront-ils leur mode de vie ?
Tourisme chez l’habitant à Amantani
Une île posée sur le lac Titicaca à quelque 4000 m d’altitude juste en dessous des nuages. Une île dont les deux éminences sont surmontées d’un temple préinca, l’un dédié à la Pachamama (Terre-Mère), l’autre à la Pachatata (Terre-Père). Les femmes y tricotent en arpentant les sentiers abrupts. Une île sans voiture où Norma et Celso m’hébergent pour la nuit dans leur maison cernée par des lopins de patates, de fèves, de maïs, de blé, et de quinoa.
« On accueille des touristes depuis dix ans, et ça a changé notre vie. Grâce aux revenus supplémentaires, on peut payer les études d’anglais de Noelia, notre fille aînée. Je suis contente qu’elle puisse avoir une autre vie que la mienne. Tous les jours, je me lève avec le coq, c’est-à-dire à 5 heures. Je prépare à manger, puis je pars travailler aux champs. Le soir, je me couche avec les poules, raconte en espagnol Norma, qui en famille parle aymara. Quatre nuits par mois, 38 familles reçoivent des touristes. Le chef ensuite répartit l’argent entre tous les membres. C’est un tourisme communautaire qui fonctionne bien. »
L’île des hommes qui tricotent
Sur l’île de Taquile, ce sont les messieurs qui tricotent. Armés de leurs cinq aiguilles, ils s’affairent sur les places, sur les sentiers ou à l’ombre des porches. Le tricot, ils l’ont dans la peau. La coutume veut qu’avant de se marier, ils tricotent un sac avec lequel ils vont puiser de l’eau dans le lac Titicaca. Ils le remontent ensuite au village. Si le sac durant le parcours n’a laissé filtrer aucune goutte, c’est la preuve que le prétendant sait tricoter bien serré et qu’il est digne d’épouser la dame de ses pensées.
Une fois marié, il portera un bonnet rouge pour se distinguer du pauvre célibataire qui, lui, arbore un bonnet rouge et blanc. Quand deux Taquileños se rencontrent, quel que soit leur statut matrimonial, ils se saluent en échangeant des feuilles de coca qu’ils conservent évidemment dans un petit sac de leur fabrication.
Le goût du cochon d’inde,
À l’heure du déjeuner, il ne déplaît pas au Péruvien comme à la Péruvienne de se rendre dans une cuyería pour croquer à pleines dents dans un cuy rôti au four. Le cuy (prononcer comme le vocable qui sert à désigner de manière triviale les deux glandes génitales mâles logées dans une poche communément appelée scrotum) est ce rongeur que l’on trouve si mignon chez nous, en effet, cet adorable animal de compagnie : le cochon d’Inde. La ville de Tipon à une vingtaine de kilomètres de Cusco s’est autoproclamée Capitale du cuy… et des cuyerías.
Pratique
Y aller
Nomade Aventure. Pionnier du voyage d’aventure depuis près de 50 ans, Nomade Aventure, est un tour-opérateur reconnu pour ses engagements en matière de tourisme responsable. Avec une expertise de bientôt 30 ans sur les routes et chemins du Pérou, elle propose aujourd’hui 27 circuits en tout petit groupe, accompagné par d’excellents guides locaux francophones, en famille ou en sur mesure avec une assistance locale francophone 24h/24.
Un large éventail d’aventures (trek, randonnée) créées pour vivre des expériences optimales, en immersion dans les cultures et à la rencontre des habitants, sur une grande partie du territoire, du nord au sud, pour ne rien manquer des sites incontournables (Cusco, Vallée sacrée des Incas, Machu Picchu, canyon de Colca, lac Titicaca, montagnes arc-en-ciel de Palccoyo, Amazonie, Arequipa…) ainsi que d’autres plus confidentiels (cordillère Huayhuash, terres des Chachapoyas, îles Titinos…). Plus d’informations : www.nomade-aventure.com
Photos : Bruno Morandi
Cet article est à retrouver dans son intégralité dans le AR N°68, disponible en kiosque et sur notre boutique.