Le jardin retiré
Au bonheur des fleurs
On l’appelle « la dame aux camélias » bien qu’elle ne partage en aucune manière le destin tragique de l’héroïne d’Alexandre Dumas fils. Son vrai nom, c’est Annie Blanchais. À l’ombre des grands arbres plus que centenaires qui couvent sa maison, elle prodigue sans compter de l’amour à plus d’un millier de variétés de plantes vivaces : phlox, clématites, rhododendrons, ancolies, géraniums, hortensias, achillées… et bien sûr les camélias. « Quand j’ai commencé il y a 20 ans, les gens me disaient que j’étais cinglée, sauf mon mari qui m’a toujours aidé. Trop de pierres dans la terre, de gros blocs de grès légués par le Massif armoricain, mais j’en suis venue à bout, enfin presque. » Passion et abnégation valent aujourd’hui à son « jardin retiré » d’arracher des « Oh ! »et des « Ah ! » aux visiteurs et de figurer sur la liste des Parcs et Jardins de France en attendant, qui sait, de décrocher le prestigieux label « Jardin remarquable ». Disons qu’Annie y pense en coiffant sa longue chevelure blonde. Quelle récompense cela serait pour l’autodidacte qui s’est lancée dans l’aventure après une carrière consacrée à la danse et à son enseignement ! Et puis cela ferait plaisir là-haut à Eugénie et Joséphine, ses deux grands-mères chez qui, enfant, elle a passé de délicieux moments à folâtrer dans leurs jardins de gourmandise. « Il y avait des fruits, des fleurs et des légumes. On pouvait manger des pommes, des groseilles, des fraises… Ce sont elles qui m’ont donné le goût du jardin. » (…) Lire la suite AR47