NICARAGUA – Calme et volupté en Amérique Cordiale

Il y a comme ça des réputations qui vous collent aux basques quels que soient vos efforts pour vous en débarrasser. C’est le cas du Nicaragua, plombé par les images d’une guerre civile achevée depuis plus de 20 ans, et devenu pourtant aujourd’hui le plus paisible, le plus doux, le plus onctueux pays de toute l’Amérique centrale.

Nicaragua, une cascade de syllabes qui tintinnabulent, carillonnent à toute volée comme un tocsin de village. Le pays entretient le culte des poètes au verbe léger et des révolutionnaires à béret. Sa seule évocation convoque une avalanche de souvenirs confus où surnagent pêle-mêle des noms vaguement inquiétants comme Somoza, Sandinistas ou Contras. Refont aussi surface des images du film Under Fire, avec Nick Nolte en photo-reporter fringant qui sautille sur les toits des maisons de Managua en compagnie de rebelles au pied léger et à l’arme lourde. Mais voilà longtemps que les alizés ont chassé l’odeur de la poudre et que le kaki des treillis s’est fondu dans le vert de la jungle. Aujourd’hui, le Nicaragua est le pays le plus sûr d’Amérique centrale. Dans la vieille ville de Granada, les roues des calèches à touristes crépitent sur les pavés qui bordent les arcades des maisons coloniales. À l’heure de la siesta, il n’y a de nerveux que le jarret des chevaux affublés de rubans de satin comme pour être déballés à Noël. Le soleil s’étale en flaques de miel fondu sur les façades baroques des églises et des couvents. (…)

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Photographe : Christophe Migeon
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Écrit par
Christophe Migeon
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