Le visage collé au hublot du Twin Otter, Wilko contemplait l’île de Praslin. Porté par ses deux hélices, l’avion survolait de près un golf bordé d’un côté par la mer émeraude et de l’autre par une végétation luxuriante d’où émergeaient les longues palmes des cocotiers. On avait l’impression qu’il allait se poser sur les flots. Brusquement la piste apparut et les roues touchèrent le sol en douceur. Vraiment, quelle merveille ce Twin Otter, pensa Wilko. Il n’y a pas un autre ADAC (Avion à Décollage et Atterrissage Court) dans le monde pour rivaliser avec ce bijou de l’industrie canadienne. Sa chemise de lin collait déjà à sa peau quand il entra dans un taxi. Il avait retenu une chambre d’hôtel en lisière d’une délicieuse plage, mais il n’était pas venu aux Seychelles pour faire des pâtés de sable. À la réception du Sun Paradise, une jeune préposée semblait l’attendre. C’était une métisse avec une bouche charnue et deux immenses yeux mordorés taillés en amande. Sa robe stricte n’arrivait pas à dissimuler une poitrine presque trop forte pour sa taille. En se penchant imperceptiblement, il constata que les hanches bien rondes apportaient au tableau une touche de symétrie bienvenue.
— Monsieur Wilko Tringle ?
— Oui
— Il y a un message pour vous. Elle lui tendit une enveloppe. À l’intérieur un court message. « 17 heures dans la Vallée de Mai. G. de Villiers. » (…) Lire la suite dans AR33
Photographe : Franck Ferville