Yosemite, le parc national le plus mythique des États-Unis
Voilà bien dix minutes que le bestiau s’acharne sur son tronc d’arbre mort, qu’il le secoue, le balafre de ses longues griffes pour en soulever des bouts d’écorce et y glisser une langue gourmande avide de vers ou d’insectes juteux. De temps à autre, il relève une truffe humide, grouillante de fourmis hystériques, et jette un œil satisfait sur les alentours avant de se remettre à l’ouvrage. Il y a une quinzaine d’ours mal léchés comme celui-ci dans la vallée du Yosemite, plus de 300 dans l’ensemble du parc, et contrairement à ce que sa couleur fauve pourrait faire croire, il s’agit bien d’un ours noir, une espèce qui ne s’intéresse guère à l’homme si ce n’est pour lui voler ses sandwichs.
Les derniers ours bruns ou grizzlys ont été exterminés dans les années 1920. La nature se fait parfois perfide. Si les ours nous inspirent une méfiance plus ou moins méritée, les cerfs et biches hémiones, attendrissants Bambi qu’on voit paître un peu partout dans le vert des prairies semblent de bien meilleure composition. Grossière erreur. [Lire la suite dans AR41]
Allez-y si…
Vous avez envie de croquer un bon gros morceau de « wilderness », vous prétendez avoir la roc attitude et voulez vous frotter aux parois de la Mecque de la grimpe (certaines routes durent jusqu’à 7 jours !), vous êtes président des États-Unis et rêvez de tweeter votre dernière idée lumineuse du haut de la chute Nevada.
Évitez si…
Vous n’aimez pas les bouchons et ne pouvez y aller qu’en juillet-août (le parc connaît alors des affluences records, certains jours d’été, il peut y avoir jusqu’à 7 000 véhicules, concentrés pour la plupart dans le fond de la vallée du Yosemite), vous êtes un accro du selfie (ou de « l’égoportrait » si vous êtes québécois !), vous êtes un inconditionnel de Windows 10 et n’avez cure du Half Dome ou d’El Capitan.
PRATIQUE
Comment y aller
Vols quotidiens directs Air France pour San Francisco à partir de 700 €. Moins cher, mais avec une escale avec Iberia ou American Airlines. Penser à prendre un ESTA (14 $, valable deux ans pour plusieurs entrées) sur le site officiel : www.france-esta.fr
Quand partir
Le Yosemite est le 3e parc le plus visité des États-Unis (après le Grand Canyon et les Great Smoky Mountains). Il s’agit donc d’éviter la foule estivale. En plein été, il n’est pas rare de devoir passer plus de deux heures dans les bouchons avant de pouvoir rentrer ou sortir !
Privilégier le printemps à partir de la mi-mai pour éviter la neige jusqu’à la mi-juin, puis septembre et octobre. Beaucoup de routes et de sentiers sont fermés l’hiver à cause de la neige, mais les paysages sont alors somptueux et la randonnée est encore possible dans la vallée.
Plus d’infos :
- Yosemite National Park
- Yosemite Conservancy, une ONG qui propose d’excellents tours avec des guides naturalistes
- L’office de tourisme de Californie pour toutes les infos pour organiser son voyage : www.visitcalifornia.com
Hébergements
Il y a 3 hôtels à l’intérieur du parc très chers et bondés d’une année à l’autre (Majestic Yosemite Hotel, Yosemite Valley Lodge et Big Trees Lodge). Mieux vaut prendre un petit hôtel à l’extérieur comme le Yosemit Bug Rustic Mountain Resort avec ses bungalows sur pilotis, 165 $ de mi-mai à mi-septembre (75 $ le reste de l’année), compter 7 $ environ pour le petit-déjeuner.
Conseils aux randonneurs
- Glissez dans le sac des vêtements de pluie même s’il fait beau (le passage près des chutes d’eau est souvent très humide) et munissez-vous d’une lampe frontale pour les retours tardifs.
- Des chaussures montantes sont vivement conseillées.
- Ne nourrissez pas les animaux, pas même ces charmants écureuils qui ne cessent de venir vous voir.
- Restez sur le sentier et faites attention aux rochers très glissants le long des berges.
- Prenez un ou deux litres d’eau, traitez-la si vous la puisez dans les torrents.
- Dans la vallée du Yosemite, garez la voiture dans l’un des parkings à disposition et profitez des navettes gratuites (une toutes les 10 minutes) pour vous rendre sur les points de départ des randonnées.
- En cas de trek de plusieurs jours avec nuit dans la montagne : un permis est obligatoire, ainsi qu’un ‘food canister’, un récipient hermétique pour mettre sa nourriture à l’abri des ours (il est possible d’en louer sur place).
À lire
Yosemite, Ansel Adams, Editions Ansel Adams. Un beau livre avec les belles images du grand maître du Noir & Blanc, toujours d’une grande pureté.
Carte Yosemite Np 206, Éditions National Geographic, au 1:80 000 avec les tracés des principales randonnées.