Aux confins du désert du Thar, non loin du Pakistan, Jaisalmer dresse ses imposantes murailles dorées comme le miel et affublées de bastions bien potelés. Est-ce une illusion d’optique ? Est-ce un château de conte de fées ou de sable ? Est-ce une légende ? Décidément, il faut aller y voir de plus près.
Je me réveille en sursaut, pas un mauvais rêve, mais la chaleur. Une goutte de sueur naît lentement sur ma tempe et commence à rouler. Mes yeux se portent vers le plafond, les pales du ventilateur se sont arrêtées. Coupure d’électricité. Mon corps est déjà tout moite. Il est six heures du matin, impossible de se rendormir, j’ai l’impression d’étouffer et dans quelques heures il fera quasiment 40 °C. La nuit a été courte après une arrivée très tardive par le train de Jodhpur. C’est donc à l’aube que je fais mes premiers pas dans Jaisalmer, la ville dorée du Rajasthan, formidable sentinelle de grès jaune perchée sur un éperon rocheux s’élevant au-dessus du morne désert du Thar. Presque neuf siècles qu’elle fait le guet et repousse quand il le faut et tant bien que mal de féroces assaillants. (…)