Considéré il y a encore à peine dix ans comme un des quartiers les plus dangereux de New York, Brooklyn ressemble plus aujourd’hui à une galerie à ciel ouvert qu’à un décor de film noir. Ici, les rues sont hantées par de jeunes artistes et des chanteuses indieen manteaux de fourrure. Si vous passez à New York, prenez le temps de traverser l’East River pour entrer dans un tourbillon de folie à Brooklyn.
Bushwick à l’est de Brooklyn… et moi qui croyais aller à New York ! à part Manhattan et Harlem, je ne connaissais rien d’autre de la ville avant d’y être allé pour la première fois que ces deux quartiers cent fois vus à la télé. Moi qui m’étais déjà projeté sur Central Park, Broadway, les trottoirs fumants et les sirènes de police, rien ne m’avait vraiment préparé à ces immenses avenues plates bordées de brownhouses qui donnent à Brooklyn la moitié au moins de son caractère. J’avais rendez-vous vers 22h sur Irving Avenue, au croisement de Myrtle et de Wyckoff. C’est là qu’habitait Jenny chez qui je devais loger pendant mon séjour là-bas, mais elle m’attendait déjà à la sortie de JFK avec deux amis pour aller dîner au-dessus de Coney Island, dans un restaurant russe de Little Odessa. Jenny, c’était Jenny Stein et ses amis s’appelaient Samuel Tenebaum et Deborah Wolkovich, tous Juifs de Brooklyn. Aucun d’eux ne pratiquait vraiment et rien ne les tenaient plus à distance que ces Hassidiques en chapeau noir qui, ce soir, couraient les rues de Sheepshead Bay. (…)