Canal historique en Amérique – Panama

Qui dit Panamá, dit canal. L’un ne va pas sans l’autre. Le premier tient sa gloire du second, qui vient de célébrer son centième anniversaire. De là à penser que le Panamá n’est rien d’autre qu’un canal, il y a tout de même une écluse à ne pas franchir.

Quel monument ! Quel décor ! Un coq perché à la pointe d’un obélisque, fièrement campé sur ses pattes, la crête bien dressée et déployant sa queue comme une bannière. Dans son dos, l’océan Pacifique parsemé de cargos, à ses pieds, le Casco Viejo, le quartier historique de la ville de Panamá, il y a peu encore mal famé et décati mais qui désormais, un échafaudage chassant l’autre, s’embellit et s’embourgeoise sans mollir. Un tout petit quartier formé par une poignée de rues se coupant à angle droit où le style baroque côtoie sans façons le style néoclassique ou Art déco. Les siècles passés nous font de l’œil, on est sur le point de s’abandonner à la nostalgie quand quelques enseignes telles Forever Yogurt ou Veggie Moon placées au-dessus de toutes nouvelles vitrines nous réveillent brutalement. Nous sommes bien au XXIe siècle comme tend par ailleurs à le prouver, l’impressionnante meute de gratte-ciel rassemblée sur le front de mer. À cet endroit, Panama City a comme un air de Miami. Sur le ton de la blague, vous entendrez dans les rues: « La différence, c’est qu’ici on parle davantage anglais. » Derrière les flamboyantes façades de verre : quantité de banques qui croient au paradis fiscal sur terre ou plutôt qui y croyaient, car nous dit-on le pays ne mange plus de ce pain bénit là. À peu de distance, la ville retrouve un naturel rustique. On sent que la campagne n’est vraiment pas loin et il suffit de mette un pied au marché des fruits et légumes pour s’en persuader. Disposés sur des étals coincés entre des murs décrépits ou tout simplement entassés à l’arrière de fourgonnettes, des avocats assez gros pour calmer la faim de l’équipage d’un cargo, des ananas et des melons obèses au point qu’il faut un cric pour les soulever … et pour les vendre sans se presser, des marchands affalés sur des chaises ou des sacs de denrées, chapeau vissé sur la tête et suant à grosses gouttes. (…)

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Photographe : Vanessa Chambard
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Écrit par
Albert Zadar
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