Bouillon de culture sur le Bosphore

Un vent de créativité et de modernité se lève désormais sur Istanbul. élue capitale européenne de la culture pour 2010, la mégapole s’est lancée dans un ambitieux programme de régénération urbaine. Les tours de verre jaillissent entre les murailles byzantines restaurées, les sites industriels reconvertis en musées et les galeries d’art contemporain.

Istanbul est l’une de ces villes qui prend le voyageur par les épaules et ne le lâche plus. Cette douce séduction, proche du sortilège, est due peut-être à la concomitance de bribes de calme absolu et d’une continuelle effervescence, au contraste entre le bouillonnement des rues et la quiétude fugitive d’un lieu ou d’un instant. D’un côté, une circulation apocalyptique, marquée par les trajectoires approximatives et suicidaires des dolmus, les taxis collectifs, des trottoirs charriant une foule aussi gluante qu’une pâte à loukoum,les allers-retours vrombissants et obstinés des ferry-boats sur le Bosphore… Et puis, tout près, derrière une lourde porte ou au fond d’une cour, c’est un chat aux yeux vairons qui philosophe sur le marbre d’une tombe ottomane, l’éclair blanc d’une aile de goéland dans le bleu du ciel ou le tintement cristallin d’une cuillère en argent dans un verre à thé. Subtiles parenthèses de sérénité qui rappellent par petites touches la Constantinople de Nerval, Flaubert ou Loti. (…)

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Écrit par
Christophe Migeon
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