Au cœur de la Nouvelle-Calédonie, une randonnée dans les montagnes du parc provincial des Grandes Fougères nous plonge dans un décor digne de Jurassic Park.
Une forêt luxuriante, des arbres impressionnants, cinquante nuances de vert. À une heure quarante-cinq de Nouméa en voiture, le parc des Grandes Fougères abrite 500 espèces de végétaux, dont 70 % sont endémiques. Fascinée par l’insolite végétation qui m’entoure, j’arpente les chemins tout bruissants du chant des grillons et des oiseaux. Le roucoulement digne d’un baryton est celui du notou, le plus gros pigeon arboricole du monde.
Des arbres aux troncs monumentaux, des palmiers, des araucarias. Je tombe sur le fameux houp (et pas houx), Montrouziera cauliflora pour les intimes. Il est très important dans la culture kanak, le bois sert à fabriquer les flèches faîtières et les poteaux de case.
Je me pâme devant les ficus monumentaux aux racines tortueuses, les banians étrangleurs, comme le Ficus obliqua. Il y a aussi des cerisiers bleus, Elaeocarpus angustifolius. Ils donnent des fruits d’un bleu profond aussi beau que l’eau azur du lagon, ou encore le bois tabou, Fagraea berteroana, répandu dans tout le Pacifique, au bois imputrescible et aux très jolies fleurs blanches.
Parmi les géantes
Mais passons sur toutes ces merveilles arbustives, car ici, les héroïnes sont les grandes fougères, celles-là mêmes qui justifient l’appellation du parc. Haute comme un arbre, la fougère arborescente, Sphaeropteris intermedia, peut dépasser 20 mètres. Pourtant, ce n’est pas un arbre, c’est un ptéridophyte. Une plante sans fleurs ni graines apparue sur terre, il y a quelque 400 millions d’années, au dévonien. Ce qu’elle fait passer pour un tronc, ce n’est pas un tronc, mais un stipe !
