Température moyenne, 25 degrés Celsius, une seule petite semaine de pluie par an, des criques aux eaux turquoise, des rues comme des décors de films, des églises baroques, des saveurs méditerranéennes… Malte ressemble au paradis sur terre. À une exception près : au pays de Corto, on roule à gauche. Damned !
Un ami vivant sur l’île avait aimablement mis sa voiture à ma disposition. Elle m’attendait à l’entrée de La Valette, sur un étroit parking. Je m’installe sur le siège conducteur (à droite, donc), tourne la clef de contact… Rien. Je réessaye. Re-rien. Je vérifie tout, sans comprendre.
J’appelle mon ami. Dominique vient d’effectuer une révision et ne comprend pas non plus. « Je t’envoie une dépanneuse. » À Malte, elles arrivent en dix minutes, tant les distances sont petites. Le garagiste prend ma place, tourne la clef… Et le moteur démarre aussitôt. Le regard du type en dit long sur mon degré d’imbécilité. Il suffisait d’embrayer en même temps ! Après le faucon maltais, voici le vrai…
Quoiqu’ensoleillée, la journée promet d’être sportive. Reste le plus dur : sortir de la capitale sans quitter la file de gauche. Fastoche, j’ai déjà conduit des « Anglaises » en Écosse, dans le Devonshire et aux Iles Cook (la classe). Mais comment passer les vitesses quand vous êtes droitier ? Et que faire aux ronds-points ? Mon hypertension revient au galop. Restons concentré. Gauche, gauche, gauche !
Hors budget
Enfin, après quelques sueurs froides (à la vue d’une bicyclette zigzaguant au milieu de la route, au moment de ne pas zapper une sortie), me voici à Paola, en banlieue proche. Je me gare dès que possible : dans un si petit pays, les places sont rares. Et j’ai hâte de visiter l’Hypogeum, une curiosité locale très… curieuse, comme je l’avais appris dans la série « Alien Theory ».
Première déconvenue : trop tard, le nombre de visiteurs est limité à dix. J’aurais dû réserver il y a deux mois ! « Mais vous pouvez acheter un billet “dernière minute” pour demain, sir ». D’accord ! Combien ? « 50 euros, sir. » Umpf ! Je manque de m’étouffer. Je viens déjà de débourser 15 € pour visiter la co-cathédrale Saint-Jean où, comme ici, la carte de presse n’offre aucune gratuité. À ce rythme, le budget visites va dépasser celui des restos…
J’abandonne la grotte, préférant investir dans un bon repas. À peine attablé, mon ami me téléphone, affolé. « Où es-tu ? La police vient de m’appeler… Tu es garé devant un garage ! » Pas le temps de finir mon plat, ni d’avaler mon café latte, je dois filer.