Boules, lacets, tissus, étoles, passementeries, broderies, chapeaux et vélos, Ils savent y faire dans le département de la Loire. Entre monts du Lyonnais et monts du Forez, la région cultive ses savoir-faire ancestraux qui résistent au temps qui passe. Allons à la rencontre de femmes et d’hommes qui ont de l’or entre les mains.
Le lacet dans tous ses états
Maison des tresses et lacets / La Terrasse-sur-Dorley
« Regardez vos lacets, sont-ils plats ou tubulaires ? », interroge Luce Chazalon au début de la visite de la maison des Tresses et Lacets. J’avoue, c’est un détail qui m’avait échappé, mais à voir fonctionner les différents métiers à tresser, je perçois les différences. « Ce savoir-faire a valu à la Loire le titre de capitale mondiale du lacet au XIXe siècle. On a conservé le lieu en état, tel qu’il était en 1910, c’est un miracle ! » La roue à augets mue par la force du Dorlay entraîne une quarantaine de machines en bois centenaires dont un impressionnant métier à tresser à 96 fuseaux qui débite du galon plat. La valse des canettes dévidant leurs fils multicolores donne le tournis. Dans la boutique, ne passez pas à côté des lacets customisés qui égaieront vos chaussures.
Cousu de fil d’or
La Maison des Grenadières / Cervières
À la fin du XIXe siècle dans le Haut Forez, celles qu’on surnommait les grenadières ne lançaient pas de grenades, non, elles se contentaient de les broder au fil d’or sur les uniformes et chapeaux des gendarmes. Cela présente moins de risques, mais réclame tellement plus de patience. Alors pourquoi des grenades ? Pour la simple raison que la grenade enflammée est l’emblème de la gendarmerie. De fil en aiguille, de leurs mains agiles, elles ont brodé pour des pilotes de ligne, des académiciens, des préfets…On découvre tout leur savoir-faire dans cet atelier-musée abrité dans l’ancienne maison des Échevins. Aujourd’hui, les brodeuses réunies au sein de l’association des grenadières du Haut-Forez préservent leur ancestral savoir-faire en proposant des formations et en répondant à des commandes privées. Au premier étage au-dessus du musée, on peut s’initier à leur art, tester ses aptitudes.
Pour plus d’informations : www.loirestory.com
Photographe : Maïté Baldi