Dans la famille des pays en « stan », je demande l’Ouzbékistan ! Aux seuls noms magiques de Samarkand et Boukhara, le voyageur ne tient plus en place, il veut aller voir les splendeurs de l’ancienne route de la soie, les coupoles qui se mirent dans le ciel, le désert de sable rouge et les descendants de Gengis Khan et Tamerlan. Comme il a raison!
L’Ouzbékistan, on n’y va pas pour le paysage, soyons clairs ! Les trois quarts du pays sont désertiques, parsemés de touffes d’herbes grasses et de buissons épineux. À l’ouest, le Kizil-Koum est l’un des plus grands déserts d’Asie centrale. Étouffant en été (le thermomètre grimpe jusqu’à 50°C), il est franchement glacial en hiver (-40 °C quand souffle le vent de Sibérie). On n’y va pas pour ses plages, car c’est le seul pays au monde avec le Liechtenstein à être doublement enclavé, c’est à dire bordé de pays qui eux-mêmes n’ont pas accès à la mer. On n’y va pas non plus pour sa capitale Tachkent, à moins d’aimer rouler sur de grandes autoroutes vides en centre-ville. Un tremblement de terre ayant aplati la ville en 1966, les Russes l’ont reconstruite selon des standards à leur démesure en alignant des bâtiments colossaux sur des avenues mornes. Que peut-on attendre de personnes venant d’un pays qui s’étire sur neuf fuseaux horaires sinon le gigantisme ? (…)
Photographe : Jean-François Mallet