Le nouveau western – Aubrac

Au nord de la Lozère, sur les hautes terres du Massif central, s’étend le plus vaste plateau d’Europe. L’Aubrac surprend par sa beauté sauvage et ses immenses étendues de pâturages traversées par des rivières où abondent les truites. Errance en douceur à travers un Far-West à la française.

Il faut laisser la Margeride sur sa gauche et les monts du Cantal derrière soi, quand on arrive du nord, pour entrer sur les hautes terres de l’Aubrac. Passées les gorges de la Truyère, on dépasse Saint-Chély-d’Apcher avant d’arriver à Aumont-Aubrac, l’une des huit anciennes baronnies du Gévaudan, la porte est du plateau. à l’ouest, vers Nasbinals, la route traverse une zone boisée, charmante, bucolique, doucement vallonnée : c’est le flanc encore civilisé de l’Aubrac où les villages se nichent aux pieds de pentes douces et boisées. Il ne reste maintenant plus que quelques kilomètres à faire pour découvrir l’un des rares « grands espaces » de France, le plus vaste plateau d’Europe, 3 000 km2 de prairies, de forêts et de montagnes ; un paysage immense, une terre très ancienne et allongée sous le ciel.

Au milieu coule une rivière

L’hiver, cette année, n’a pas été des plus rudes, mais la neige a néanmoins trop longtemps couvert les pâtures pour qu’elles n’affichent pas ce jaune brûlé qui rappelle autant les mois les plus chauds de l’été que les tourbières d’Écosse ou d’Irlande.
Six heures, le jour n’est pas encore levé, mais on devine derrière les sommets une vague lueur d’un bleu glacial. Il y a ce matin sur les routes d’Aubrac, malgré le froid, une agitation inattendue : c’est l’ouverture de la pêche. Alignés le long du Bès, rivière coulant sur un fond de gravier à peine assombri par les tourbières, les pêcheurs plongent le nez dans le coffre de leurs pick-up kaki pour ajuster une dernière fois leur mouche favorite. (…)

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Photographe : Matthieu Raffard
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Écrit par
Albéric D'Hardivilliers
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