À la Rochelle, il y a les filles, des mouettes, des voiliers, mais pas seulement. Le Festival International du Film et du Livre de l’Aventure se tient ici depuis 21 ans. Retour sur cette dernière édition qui s’est tenue du 10 au 17 novembre 2024. AR était partenaire !
Comme chaque année, les aventuriers et les romanciers sont venus trouver refuge dans cette cité qui s’ouvre sur l’océan. Et c’est ainsi que depuis vingt et un ans, le FIFAV pose sa folie douce à fleur d’eau pour embarquer un public toujours plus nombreux. Presque 40 000 personnes de tous âges ont rêvé durant une semaine, du 10 au 17 novembre dernier. Devant des images de toute beauté projetées sur un écran à la mesure des aventures contées.
Entre 2 séances, les chercheurs de sensations ont pu s’adonner à la lecture de livres tout aussi palpitants. Surtout que les auteurs sont là, à portée de crayons, pour donner encore plus de sens et d’émotions à leurs propos.
Les Quais de l’Aventure portent décidément bien leur nom, car l’envie de larguer les amarres après ce Festival est très forte. L’équipe qui ne compte pas ses heures pour coordonner ce flux et ce reflux d’animations l’est tout autant.
Dépasser ses limites
Bravo à Stéphane Frémond qui avec son équipage barre de main de maître ce navire de joyeux pirates. Chapeau bas aussi aux différents jurys, celui des collégiens, toujours parés de leurs jolis tee-shirts bleus et qui contemplent leurs héros avec admiration. Ils ont choisi, pour leur Prix Regard de collégien, l’apnéiste Arthur Guérin-Boëri qui teste ses limites dans les eaux glacées finlandaises et canadiennes dans Sunny Boy.
Son réalisateur, Morgan le Faucheur est reparti avec une deuxième récompense : le Grand Prix du Public la Boulangère Bio avec son film Beyond Prognosis co-réalisé avec Alexandre Silva. Le récit du jeune Yannis Pelé, champion de vtt et victime d’une grave chute qui le rendra encore plus fort.
Le jury féminin qui décerne le Prix de l’Aventurière la Boulangère Bio, a pour sa part choisi la jeune Carla Petit. Du haut de ses 18 ans, elle a fait fondre le jury et le public dans le film co-réalisé avec son papa, Pierre Petit, intitulé À perte de vue.
Une œuvre poétique et sensible sur leur chevauchée équestre au Kirghizstan et la relation que Carla entretient avec le monde et sa spécificité de mal voyante.
Des jurys conquis
Enfin, le jury officiel présidé par Olivier Weber, grand reporter, écrivain, réalisateur n’a pas démérité non plus tant le choix était difficile entre des films aux images, aux sons et aux histoires tous plus magnifiques les uns que les autres.
Mais il a fallu trancher et les lauréats sont les suivants : À perte de vue de Carla et Pierre Petit qui remonte sur la scène pour recevoir cette fois le Prix Coup de cœur du jury Sud Ouest. Pour un film qui ne devait pas en être un, c’est une réussite.
Autre primé, We the Surfers de Arthur Bourbon qui remporte le Prix Ushuaïa TV. Une histoire humaine au Libéria où des surfeurs locaux créent une école de surf pour penser à autre chose qu’à la misère.
Le cavalier sans tête de Andy Collet, lui, remporte le Prix spécial montagne Alpine Mag. Le récit de passionnés des grands sommets que sont Charles Dubouloz et Symon Welfringer, un film vertigineux et suspendu.
Suspendus au toit du monde aussi, les savoyards Aurélien Lardy, Christophe Tricou, Hélias Millerioux et Alexandre Marchesseau pour cette aventure folle filmée par Yohan Guignard en Alaska et qui a remporté le Prix de l’Aventure avec Les Jours sauvages.
L’aventure entre nature et poésie
Nous restons dans l’univers blanc avec le Prix spécial environnement Léa Nature qui récompense le film Nagalaka, au nord des terres réalisé par Sébastien Roubinet et Franck Lepagnol. Une odyssée maritime au pays des inuits sur les traces de la perdrix des neiges.
Enfin, encore un moment suspendu avec le beau film intitulé Un Pasteur de Louis Hanquet qui remporte deux prix symboliques. D’abord, celui des Baladeurs décerné à la meilleure bande originale. Elle est signée par Julien Ribot. Et le Grand Prix du Festival pour cette ode à la nature centrée sur son héros contemplatif, Félix.
Un voyage intemporel dans les forêts du Verdon où paissent tranquillement ses bêtes tandis que rôde un être invisible, le loup.
Une belle histoire qui fait penser à un autre film coup de cœur du FIFAV, il y a quelques années : Brice, un vacher à l’assaut des Pyrénées. Comme quoi, l’aventure, toute insolite qu’elle puisse être, peut se trouver à quelques encablures du port de la Rochelle.
