Chiloé, terre de pêcheurs : trois spécialités de l’île chilienne

Sur l’île de Chiloé, à 1000 km au sud de Santiago, les hommes et les femmes vivent de la mer. Rencontres iodées avec Angelica et Sergio qui cultivent les traditions, les recettes locales et un certain art de vivre chilote.

1. Les goûteuses abalones de Sergio

Sortant d’une cabane, Sergio est venu frapper à la porte de notre camion, un saladier d’abalones tout frais à la main. Pêcheur plongeur depuis qu’il est jeune, il collecte aussi par vingt mètres de fond, les algues rouges ou noires « qui se vendent cher une fois séchées ». Je le suis dans sa cabane au sol couvert de sable. Les abalones qu’il coupe en petits cubes vont mijoter avec un peu d’eau et des herbes dans une marmite posée sur un poêle à bois. Voilà qui fera sa soupe du soir. Une fois cuits, Sergio aime aussi les fourrer dans des empanadas pour les amis qui passent.

2. Ses palourdes au parmesan

Dans le poêle, quelques palourdes cuisent couvertes de parmesan. La fumée envahit l’espace. Par la fenêtre, on aperçoit au loin le volcan Corcovado dont le dôme enneigé se nimbe de rose. Ce n’était pas notre jour de chance au rayon volaille mais pour la météo, nous sommes vernis : le ciel est rarement aussi clément à cette saison.

3. Angelica, pêcheuse de bars

C’est sous un même ciel rosé qu’Angelica s’installe sur la plage. Couverte d’un épais blouson, chaussée de bottes de pêche blanches, elle s’assoit sur un seau puis lance sa ligne à l’eau sans faire un bruit. Elle pêche des robalos (bars) qu’elle fumera ensuite avec du bois de myrte dans son fumoir artisanal : quatre morceaux de tôle assemblés dans son petit jardin. Dans une assiette sur la table, un pan de luce (compression d’algues séchées) patiente avant d’être associé à un agneau dans une recette typique : le luce de cordero (agneau aux algues). 

En cas de troubles de la digestion, Sergio a sa potion magique : « L’infusion d’armoise, c’est ce qu’il y a de mieux pour les intestins ».

PRATIQUE

Chíguao c’est où ? 

Au sud-est de Chiloé à l’extrémité d’un cap.

43°08′ 39.0″ S — 73°28′ 50.4″ O

Acheter, manger des fruits de mer

Au marché de Castro, à l’entrée Est d’Ancud où se tiennent plusieurs stands de mareyeurs, au muelle (ponton) de Quellón. Par endroits, des pêcheurs tiennent aussi des étals en bord de route.

À faire avant et/ou après

— Rêver de voyage à Huilliche Mapu, début (ou fin) de la Panaméricaine. Se dire que depuis ce point proche de Quellón et sans changer de route on arrive à Anchorage, Alaska, 21 000 km au nord.

— (Re) lire Francisco Coloane qui dépeint magnifiquement l’île qui l’a vu naître en 1910. 

— Aller à la messe le dimanche, seule façon de pouvoir entrer dans l’une des soixante-dix églises en bois que compte Chiloé. Seize d’entre elles sont classées au Patrimoine mondial de l’Unesco. 

Un article à retrouver en intégralité dans le AR64.

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Écrit par
Claire et Reno Marca
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