Exploratrice n’ayant pas froid aux yeux, plongeuse jamais aussi à l’aise qu’en milieu hostile. Nathalie Lasselin s’est spécialisée dans le documentaire sous-marin. Marraine du dernier Salon International de la Plongée à Paris, elle partage avec nous sa passion.
Comment es-tu devenue cette plongeuse extraordinaire ?
Plus que Cousteau, c’est Jules Verne qui m’a inspiré. Je veux toujours aller voir au-delà de la ligne d’horizon, voir ce qu’il y a de caché. Après mes études de cinéma, j’ai commencé la plongée. À la minute où j’ai mis la tête sous l’eau, ma vie a changé. J’allais me spécialiser dans les documentaires sous-marins, c’était une évidence.
Les endroits que tu explores ne comptent pas parmi les plus courus.
Oui, j’aime les lieux complètement atypiques. En ce moment, c’est le réservoir Manicouagan au Québec. Il occupe le quatrième plus gros cratère d’impact au monde à la place d’une forêt boréale qui a été submergée lors de la création d’une centrale hydroélectrique, il y a 60 ans. Cette forêt appartenait aux autochtones. Quand je plonge, j’en rapporte des images fascinantes qui servent à rappeler cette histoire que personne ne connaît.
Tu fais aussi du nettoyage sous-marin ?
On prend souvent la mer et les rivières pour des poubelles. Comme j’habite à Québec, j’ai mené des campagnes de ratissage du Saint-Laurent. On a déjà retiré plus de 14 tonnes de déchets : des motos, des armes à feu, des statues et du plastique bien évidemment. Mais ce qui m’inquiète le plus, c’est la pollution invisible, celle des contaminants tels que les pesticides, les herbicides, les résidus de médicaments… On ne peut pas la traiter à notre niveau, mais des projets d’ozonation sont en cours pour assainir les eaux usées.
Cet article est à retrouver dans son intégralité dans le AR N°67, disponible en kiosque et sur notre boutique.