Enregistré entre Boston, Addis-Abeba et Londres, voici un album qui fait un clin d’œil au monde du jazz. Aux commandes, l’émissaire de l’Ethio-jazz, Mulatu Astatke qui, dans les années 1970, eut le privilège de croiser Duke Ellington. C’est l’époque où il participe à la collection Les éthiopiques qui connaît une nouvelle jeunesse à la fin des années 1990 après son rachat par le label français Buda Musique. Le sexagénaire profite de ce bain de jouvence inattendu pour signer une partie de la BO de Broken Flowers (Jim Jarmusch, 2005) et se lancer dans une seconde carrière internationale. Compositeur, arrangeur, multi-instrumentiste, il se produit sur scène avec deux groupes Either/Orchestra (USA) et The Heliocentrics (GB) que l’on retrouve sur Steps Ahead (mars 2010). Mulatu Astatke mêle les sons, d’âges et d’origines divers, au creux de mélodies pures et hypnotiques qui sont sa signature (Motherland). Des notes de salsa se superposent aux rythmes et chants méditatifs du désert (I faram gami I faram) tout en invoquant la soul new-yorkaise (Mulatu’s mood). En greffant les modes ancestraux de la musique abyssinienne sur des harmonies jazz, celui qui se destinait à devenir biologiste, a fait pousser la « fleur d’Afrique » sans la perdre dans le grand champ de la world music.
Label : Budamusique
05 I Faram Gami I Faram
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