De petites îles au milieu de l’Atlantique Nord, fouettées par les vents. Des falaises abruptes dans l’océan. 280 jours de pluie par an. Une température qui dépasse rarement les 13° pendant l’été. A l’heure des canicules en France, ça fait rêver ! Il y a aujourd’hui un vol direct vers les Féroé. Pourquoi s’en priver ?
Féroé. Ça sonne polynésien. Pourtant il y a des moutons et du whisky comme en Écosse. C’est vert fluo, comme en Irlande, avec des fjords comme en Norvège et des maisons aux toits d’herbes comme en Islande. Pourtant les Féroé appartiennent au Danemark et ne ressemblent qu’à elles-mêmes. Un pays de brouillard où 70 000 moutons surpassent en nombre les 50 000 habitants. Lorsque les côtes déchiquetées apparaissent par le hublot de l’avion on est aimanté par les falaises les plus vertigineuses d’Europe qui telles des remparts imprenables protègent les 18 îles de l’archipel. Pas étonnant qu’elles aient échappé au tourisme. Alors prêt pour une découverte inédite ?
Déambuler dans la capitale Tórshavn
A l’atterrissage le ciel est bas, il pleuviote et la température de 10° nous incite fortement à enfiler une doudoune. Bienvenue aux Féroé, c’est l’été ! En route vers Tórshavn (prononcer Trochane) à 45 minutes de l’aéroport. Sans doute l’une des plus petites capitales du monde avec ses 20 000 habitants. Les jours s’étirent en cette période estivale et à 22h c’est le bon moment pour aller traîner du côté de Tinganes. Ce quartier a abrité le siège du parlement pendant plus de 1000 ans. Aujourd’hui les petites maisons rouges accueillent différents ministères.
Il faut savoir que les Féringiens jouissent d’une grande autonomie vis-à-vis du royaume du Danemark, avec leur propre système politique, leur propre langue, leur culture et leur équipe de foot. En descendant vers le port, on traverse le quartier de Reyni avec ses allées qui zigzaguent entre de petites maisons en bois aux toits recouverts d’herbes. Le charme fou des maisons de poupées.
3 bonnes adresses à Tórshavn :
Dormir au calme à Hôtel Hafnia : c’est l’endroit idéal pour poser ses valises. Situé en plein centre-ville, l’hôtel permet de découvrir la capitale à pied. Pour le petit-déjeuner, un buffet archi complet.
Chambre double à partir à partir de 130 € l’hiver et 240 € l’été.
Manger local au Tarv : sur le port, on y mange des ceviches à la mode féringienne, des langoustines locales et des viandes à la plancha. À la fin du service, le restaurant se transforme en bar à l’ambiance chaleureuse.
Acheter des pulls chez Gudrun & Gudrun : Tricotés par des féringiennes, et conçus par un couple de femmes qui interprète librement la tradition de la laine.
Déguster la bière et le whisky local à Klaksvík
On quitte Torshavn sous la pluie. On en attendait pas moins puisque l’on compte 280 jours de pluie et 840 heures de soleil par an dans la capitale. Le paysage défile entre brumes et percées de lumière entre les nuages. Des torrents dégringolent des pentes vertes où les moutons paissent tranquillement. Arrive un tunnel de 10 km de long doté d’un rond-point. Un cas unique au monde. Et comme tous les ronds-points dignes de ce nom, il arbore en son centre un chef-d’œuvre. Ici, des silhouettes d’habitants font une ronde en se tenant par la main. À Klaksvík, on se rend sur le port où ça s’agite ferme. Il faut dire que pour acheter de l’alcool c’est limité : outre les magasins d’État qui détiennent le monopole, il y a la brasserie locale Føroya Bjór où l’on peut s’approvisionner à moindre coût.
Annika Waag a repris les manettes de l’entreprise familiale que son arrière-grand-père avait fondée en 1888. Le grand-père avait dû se mettre à la production de sodas entre 1907 et 1980, prohibition oblige ! Une fois l’interdiction levée, le père d’Annika a pu relancer la fabrication de bière avec aujourd’hui 10 000 bouteilles produites à l’heure. Annika, elle, a su innover en se lançant dans le gin et le whisky ! « Un jury international a salué mon whisky en disant qu’il était meilleur qui certains whiskys écossais ! C’est grâce au mauvais temps et à la pression atmosphérique. Ils améliorent mon breuvage ! »
Visite sur rdv avec dégustation : 30 €
Se planter devant la cascade de Múlafossur
C’est le spot le plus prisé de l’île de Vagár à 15 minutes de l’aéroport. La raison ? La cascade Múlafossur se jette dans l’océan. La magie opère lorsque que le vent chasse les nuages pour laisser apparaitre le village de Gásadalur qui surplombe la chute d’eau. Ce village est sorti de son isolement en 2006 suite à la construction d’un tunnel. Aujourd’hui, il est devenu une star sur Instagram.
Randonner le long du lac Sorvagsvatn
« Il n’y a pas de mauvais temps, seulement de mauvais équipements. » Nous voilà prévenus alors que l’on s’apprête à randonner le long du fameux lac Sorvagsvatn qui paraît comme suspendu au-dessus de la mer du moins sur les cartes postes postales. Aujourd’hui, le ciel n’est pas disposé à nous faire des cadeaux. Le brouillard valse entre les falaises vertigineuses, la terre est spongieuse, la pluie et le vent fouettent nos joues. Nous sommes trempés, mais on adore ça.
Bon à savoir : rando de 2h.
Comme le temps change toutes les heures avec des températures qui varient autour de 10 degrés, n’oubliez pas une veste chaude, un bonnet et une cape de pluie. L’accès au sentier est payant. C’est le cas des chemins qui traversent des propriétés privées, car leur entretien est assuré par les propriétaires eux-mêmes.
Au départ dans une petite cabane, il vous sera demandé 25 €. Au retour, on vous servira un café chaud.
Surfer sur les vagues vierges à Tjørnuvík
Ici ni maillot, ni tongs, mais une combi néoprène 5 mm ! Il faut bien ça pour survivre dans un océan qui affiche 8° toute l’année. Kath, qui n’a pas froid aux yeux a ouvert en 2020 la première et unique école de surf des Féroé dans la baie de Tjørnuvík tout au nord de l’île de Streymoy « C’est devenu branché chez les surfers de trouver des spots en mer froide avec des vagues bien dures et un paysage à couper le souffle. L’été c’est bien pour débuter. Et s’il n’y a pas de vagues, on sort les paddles. ». Théo est français. Il a appris à surfer ici. Quand le confinement est tombé, il a préféré rester pour continuer de progresser et vivre au grand air. Aujourd’hui il donne des cours aux débutants.
Ne manquez pas le clou de l’expérience : un bain nordique sur la terrasse de l’école avec vue sur la baie de sable noir. Les plus courageux iront faire un plongeon dans l’eau glacée entre deux sessions.
Tarif : 4h pour 160 €
Y aller avec Atlantic Airways
Atlantic Airways est la compagnie aérienne des îles Féroé. Elle vient de relancer la ligne directe entre Paris-CDG et l’aéroport de Vagár sur les îles Féroé avec 2 vols par semaine les lundis et jeudis jusqu’au 17 octobre prochain en codeshare avec Air France. La durée de vol est de 2h40.
L’aller-retour Paris-Vagár à partir de 407 €
Informations et réservations : www.atlanticairways.com
A faire :
– Un tour en hélico : Atlantic Airways possède 2 hélicoptères pour assurer les urgences médicales et le transport des habitants entre les îles. Sur réservation quand les hélicos sont libres, on peut monter à bord pour 2 circuits : « Vágar vu du ciel » et « Les lieux de James Bond vus du ciel ».
Tarif : 200€ pour 45 minutes de vol.
Il y a également des vols réguliers vers d’autres îles (réservation : une semaine à l’avance, uniquement 12 places).
– Un tour en bateau vers les îles escarpées de Tindholmur : Aview2sea/Blue Gate à partir de 86€
Pour bien préparer votre voyage aux Féroé : visitfaroeislands.com/en
Photo de couverture : Alessio Mesiano
Photos : Sandrine Mercier