Ibrahim Maalouf

Auréolé d’une Victoire en tant que « meilleur artiste de jazz de l’année », le trompettiste d’origine libanaise publie « Illusions », un nouvel album revigorant…

D’où viennent les titres d’« Illusions » ? Ce sont de nouveaux morceaux ?

Ibrahim Maalouf : Il y en a un que j’ai écrit voilà très longtemps. Pendant la guerre du Liban, nous étions en France et mon père appelait la famille tous les jours pour avoir des nouvelles. Il laissait le téléphone sonner pendant de très longs moments. J’avais moins de 10 ans et mon cœur battait à 300 à l’heure, car, derrière la sonnerie, il y avait des gens qui pouvaient être vivants ou morts. Pour tempérer cette note un peu menaçante, je posais des accords sur le piano, pour harmoniser la note de la sonnerie. C’est devenu le morceau « Occupé…

Comme d’habitude, l’Orient est présent dans ta musique…

IM : Il l’est partout, dans mon son et dans ma façon de jouer. C’est mon père qui m’a appris ça. La musique arabe et la musique classique occidentale sont mes deux langues maternelles. Quand je joue, j’ai un accent arabe. Je peux faire semblant de ne pas l’avoir, comme quand je faisais des concours de musique classique dans ma jeunesse. Mais, dans ma musique, il est hors de question que je fasse semblant.

Il y a aussi une surprenante reprise de Rihanna.

IM : Pourquoi surprenante ? Dans mon premier album, j’ai repris « A Night in Tunisia » de Dizzy Gillespie ; dans le second, un morceau de Fairuz et Michael Jackson sur « Diagnostic ». Ça se tient, non (rires) ? C’est de plus en plus jeune. Bientôt, je vais faire un Justin Bieber (rires étendus).

Illusions (Mi’ster Productions).

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Écrit par
Christophe Migeon
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