Leyla McCalla, The capitalist blues – Jazz Village
Sur les photos, Leyla McCalla ne pose plus avec le violoncelle disproportionné qui a fait sa renommée. La New-yorkaise d’origine haïtienne brandit désormais un banjo, comme un symbole de sa ville d’adoption, La Nouvelle-Orléans. L’instrument incarne également une humeur plus joueuse, une envie d’arrangements plus cuivrés, portés par King James and the Special Men. Pourtant, la voix ample et touchante de Leyla McCalla n’a pas changé, pas plus que sa si fine veine poétique. L’ajout de swing n’interdit pas le supplément d’âme, bien au contraire.
Ecoutez Capitalist blues
Katia Guerreiro, Sempre – Viavox
Certaines chansons changent le cours de l’histoire. Grândola, Vila Morena a, par exemple, donné le signal de la Révolution des œillets et accompagné le retour de la démocratie au Portugal. 45 ans plus tard, son arrangeur, José Mário Branco, sort d’une retraite bien méritée pour produire le nouvel album de Katia Guerreiro. Bien vu ! La chanteuse – qui exerce également le métier d’ophtalmologue – porte comme lui un regard réaliste sur son pays, qu’elle exalte dans un fado doux et piquant, émancipé mais toujours bienveillant. L’histoire se poursuit.
Ecoutez Quem diria
Daniele di Bonaventura & Giovanni Ceccarelli, Eu te amo – The music of Tom Jobim – Bonsaï
Antonio Carlos Jobim avait, comme les autres géants de la bossa-nova, le goût des sentiments mêlés. Chez lui, le soleil et l’ombre étaient inséparables, la joie de vivre n’allait jamais sans une terrible nostalgie. Reprendre ses compositions au bandonéon, l’instrument emblématique du tango, cette autre « pensée triste qui se danse », sonne donc comme une évidence, surtout sous les doigts déliés de Daniele di Bonaventura. Au piano, Giovanni Ceccarelli se délecte des harmonies sophistiquées du maître de Rio. Venez passer l’hiver avec eux…