Crémone. Mais que cette place est belle ! L’énorme tour (torrazzo) enfonce sa flèche dans le bleu tendre du ciel comme une pointe d’épée. Touché ! Difficile de résister à l’envie de monter les cinq cents marches qui mènent jusqu’au sommet. Ceux qui néanmoins seraient rétifs à toute forme d’alpinisme, se pâmeront devant la façade de marbre rouge et blanc du Dôme ou salueront avec respect les deux lions gardant l’entrée du baptistère en briques de forme octogonale. Huit côtés pour annoncer la résurrection du Christ le huitième jour. Face à ces deux bâtiments, la Palais public juché sur de légères arcades et le puissant Palais des Capitaines complètent le hardi tableau. Dans un si petit périmètre, toute l’âme de la ville chante. C’est à Crémone que la forme du violon a été fixée une fois pour toutes par de fameux luthiers à partir du XVIe siècle. Trois Amati, de père en fils. Niccolo, le dernier, passa le relais à son gendre Antonio Stradivari (1644 — 1737) qui allait devenir immortel sous le nom de Stradivarius. Il y eut aussi Guarneri et Guadagnini. Tous des artistes à l’égal d’un Michel-Ange (…) Lire la suite dans A/R 38
Photographe : Thomas Chéné