Dolce vità à Lugano - A/R Magazine voyageur 2019

Dolce vità à Lugano

On dirait le sud…

Qui l’aurait cru? Lugano comme Rio a son pain de sucre : un certain San Salvatore qui n’a pas à rougir de la comparaison avec le Corcovado. Depuis 1890, son ascension ne coûte plus une goutte de sueur aux pèlerins voulant se payer une bonne tranche de panorama. En effet, un funiculaire, sans jamais donner l’impression de forcer, avale la terrible pente dont le dernier tronçon af che une inclinaison de 61%. Il reste encore à emprunter dans la forêt un petit chemin jusqu’au sommet où trône une église. Un escalier sur le côté permet d’accéder au toit comme suspendu dans le ciel, et là, c’est une révélation. Le lac de Lugano tout en bas ne connaît ni le rond, ni l’ovale, non, il est plutôt du genre torturé, il est comme une pieuvre déployant frénétiquement ses tentacules pour explorer les coins et recoins d’un rocher. À l’horizon, les Alpes grignotent l’azur avec leurs quenottes toutes blanches. Le San Salvatore peut dormir tranquille. Elles sont bien trop loin pour se moquer de ses 912 mètres. Quant à son faux jumeau, le Monte Brè, lui aussi doté d’un funiculaire, il n’est pas du genre à la ramener bien qu’il culmine à… 925 mètres.

Dolce vità à Lugano

À l’heure de repartir, les plus pressés prennent place dans le funiculaire. Une dizaine de minutes plus tard, ils déam- bulent au bord du lac, prennent un verre sur une terrasse, admirent une fresque du xve siècle dans l’église Santa-Maria- degli-Angioli… bref, ils pro tent de la dolce vita à Lugano. Les moins pressés entreprennent de descendre à travers le bois de l’église en suivant un délicieux sentier qui n’en nit pas de tournicoter jusqu’à retrouver à anc de montagne une route menant au village de Carona. C’est un joli bouquet de maisons ocre, jaunes, roses, carmin d’où jaillit un aus- tère clocher. L’une d’elles abrite le restaurant La Posta tenu par Gabriele, Isabella son épouse, et Tiziana sa belle-sœur. Gabriele porte la veste du chef, mais on ne sait pas forcément qui fait quoi entre la cuisine et la salle. La blague aux lèvres et l’œil fripon, les trois font régner une sorte d’euphorie propice à la dégustation. Bien qu’ayant abusé des antipasti, primi piatti et secondi piatti, impossible de résister à l’appel d’une torta di pane (sorte de pain perdu). Ce dernier anéantit toute velléité de reprendre la marche. Un bus pour Lugano, s’il vous plaît!

Plus d’infos dans le dernier numéro et sur le site de la Suisse : http://suisse.com/lugano

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Écrit par
Michel Fonovich
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