C’est l’Histoire d’une petite île qui abrite deux pays et qui nous rappelle que la Méditerranée est éternelle.
Je t’écris de Chypre, un pays pas très lointain et pourtant largement méconnu (si tu ne me crois pas, essaie de citer trois personnalités chypriotes. Allez, même une seule. Tu vois : c’est un pays largement méconnu). Stratégiquement situé à l’est de la Méditerranée, au croisement de l’Orient et de l’Occident, l’île a vu défiler les Grecs (Aphrodite serait née ici), les Perses, les Égyptiens, les Romains, les Byzantins (Chypre fut le premier pays avec un souverain chrétien), les Arabes, les Vénitiens (qui ont construit de belles murailles), les Ottomans, les Anglais (on conduit à gauche) et même, le saviez-vous, des Français (la dynastie des Lusignan, qui a jugé bon de faire escale ici sur la route des croisades et de rester pendant trois siècles).
La séparation
Tous ces braves gens ont laissé derrière eux une pelletée de châteaux, d’églises, de mosquées et de ruines antiques, comme Salamine ou Paphos, que l’on visite écrasé par la chaleur et le poids de l’Histoire. Cette Histoire faite de conquêtes et de reconquêtes a également légué une cicatrice politique. L’île est divisée entre deux pays, dont l’un n’est pas vraiment un pays. Au sud, la République de Chypre, de culture grecque et membre l’Union européenne. Et de l’autre côté, la République turque de Chypre du Nord, qui n’est reconnue que par un seul État — la Turquie. (…) Lire la suite dans AR33