Au dernier Festival International du Film et du Livre d’Aventure de La Rochelle, « Mongolie, la vallée des ours » a obtenu le Grand Prix du Festival ainsi que celui du Public. Le réalisateur Hamid Sardar a suivi dans la taïga Tumursukh, un gardien de la terre qui arpente la taïga à cheval pour y déloger les braconniers et les transformer en défenseurs de la biodiversité. Épique et nécessaire.
Il y a des hommes que l’on considère comme des héros, Tumursukh Jal en est un, c’est indéniable. Mais comment devient-on un homme exceptionnel ? Cette histoire nous est contée par un réalisateur humaniste et poète, Hamid Sardar. Celui-ci n’en est pas à son premier essai, il avait déjà filmé pour « Le cavalier mongol » les nomades des steppes.
Cette-fois-ci, il ne brosse pas le portrait d’un dresseur de chevaux mais plutôt celui d’un défenseur de la nature et des animaux sauvages. Tumursukh, un chasseur repenti, se voit promu Directeur de la zone préservée de la Taïga rouge, un immense territoire à la frontière russe. Un paysage à couper le souffle, vierge, montagneux, vallonné, traversé par des rivières et des forêts de toute beauté. Le paradis sur terre. Seul problème : le lieu est devenu un champ de douilles tant les chasseurs et autres braconniers se délectent d’abattre du gibier à volonté. Tumursukh, lui, est bien décidé à rétablir l’ordre pour que les animaux puissent à nouveau vivre sans crainte.
Revoir à nouveau des animaux sauvages en liberté
Il débarque un jour seul, avec juste un ordinateur et des jumelles pour sauvegarder quasiment deux millions d’hectares ! Le héros commence à pointer son nez… D’emblée, il arrive à embarquer dans sa mission impossible la crème des chasseurs locaux, ceux pour qui un animal est avant tout un bon repas. Ainsi comme dans un bon western, une douzaine de mercenaires deviendront des saints et feront tout pour traquer ceux qui restent dans l’illégalité. Premier coup de maître. Et à force de volonté, les pieds gelés par la neige ou le visage attaqué par des hordes de moustiques, ils ne cesseront de poursuivre leur nouveau gibier, à savoir les braconniers.
Une épopée grandiose avec des plans aériens qui donnent le vertige. Un suspens digne d’un film hollywoodien avec des acteurs qui jouent tout sauf un rôle fictif. Hamid a su arriver au bon moment pour suivre une histoire d’amour unique entre un homme extraordinaire et des ours ivres de paix. Tumursukh est un héros écologique et ce film une ode au respect des hommes et des animaux. Bravo et respect monsieur Tumursukh Jal, et que la vie vous protège encore très longtemps.
« Gardiens de la forêt », sur ARTE, le 9 décembre
La Chaine ARTE programme une journée spéciale nommée « Gardiens de la forêt » le 9 décembre dès 8h30 à l’occasion de la COP 28 qui se tient du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï. Au programme, cinq documentaires au cœur de cinq forêts primaires pour réveiller les consciences et sauvegarder ces poumons verts indispensables à notre planète.
« Papouasie-Nouvelle Guinée – Le temps des solutions » de Marc Dozier à 13h55
« Gabon – La forêt qui soigne » de Jérôme Bouvier à 14h45
« Canada – La voie des ancêtres » de Mike Magidson à 15h40
« Mongolie – La vallée des ours » de Hamid Sardar à 20h50
« Brésil, replanter l’Amazonie » de Luc Marescot à 22h20.