«On voulait voir grand»

Pierre Cabon fait partie des victimes du Bataclan. Depuis ce drame, il est paraplégique, mais pas question de rester chez lui pour autant. Avec sa femme, Myriam, ils ont créé l’association Wheeled World pour démontrer qu’il est possible de voyager en fauteuil jusqu’au bout du monde.

©Wheeled World

Le monde du handicap, ça fait peur ?

Pierre : Le monde du handicap était une vraie nouveauté pour nous, on n’y avait jamais été confrontés avant, eh oui, on ressent de la peur. Heureusement, on l’apprivoise au fil des rencontres, des expériences et dans notre cas, en voyageant tout simplement. 

Ça ressemble à quoi le voyage pour un couple handi-valide ?

M : C’est de l’organisation et de la coordination. Par exemple pour la Nouvelle-Zélande on a utilisé un tandem électrique adapté. Assis devant, Pierre  « maindalait » pendant que moi derrière, je pédalais. Pour des terrains difficiles avec du sable ou des cailloux, on s’est inspiré des pulkas tirées par des explorateurs polaires comme Mathieu Tordeur ou Mike Horn. Je marchais devant avec un harnais relié au fauteuil par des cordes et Pierre poussait sur les roues. 

Présentez-nous Wheeled World.

M : C’est une association qui a pour objectif de donner envie de voyager à tous, que l’on soit valide ou en situation de handicap et surtout de permettre à chacun de le faire sereinement. Notre premier projet avec Wheeled World était de se lancer dans un tour du monde, on voulait voir grand, se prouver qu’on pouvait faire plein de choses. Au fond, la seule limite est celle que l’on se fixe. On s’est envolé en 2019 puis le Covid a tout interrompu. Cette pause forcée nous a réorientés vers le local. Il y a tant de choses à faire en France.

Pour plus d’infos: www.wheeledworld.org

La suite de l’entretien dans AR55

©Wheeled World

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Écrit par
Aurélie Rodrigo
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