La grande crise du phylloxera en 1914 et l’exode rural amorcé par l’industrialisation des vallées ont proprement vidé les villages d’El Montcau. Niché dans un creux de la Serra de Sant Llorenç de Munt, Mura ne compte plus que 90 habitants à l’année alors que plus de 2 000 personnes s’y agitaient à la grande époque de la viticulture. Entre les nobles bâtisses de vignerons du XVIIe et XVIIIe siècles, les dalles des ruelles ne résonnent plus du roulis des barriques, mais du pas plus ou moins léger des touristes. Des retraités se réchauffent le cuir au soleil en évoquant les derniers résultats du Barça. De vieux matous élevés au grand air ont pris le contrôle du passage Camil Antonietti et de ses ponts couverts de pampre. En poussant la porte de l’église Sant Marti, le promeneur fait un voyage dans le temps. Dans une douce odeur de cire d’abeille, un confessionnal d’avant l’internet attend son lot de confidences coupables. Tout autour du village, la forêt a investi les terrasses jadis dédiées à la vigne. Entre les chênes verts, les petites tours des « tines » rappellent une époque entièrement dédiée à la dive bouteille. Ces drôles d’édifices abritaient les cuves dans lesquelles on foulait le raisin pour en obtenir le moût qu’on laissait fermenter sur place jusqu’à sa transformation en vin. Le vigneron s’épargnait ainsi le transport des grappes jusqu’au village. Mura partage ce patrimoine rural insolite avec son éternelle rivale Talamanca à 7 km de là. Perché sur un tertre de la Serra de Rossinyol, à l’ombre de son château médiéval, le bourg cultive lui aussi le calme et l’art de vivre à la catalane. Lire la suite dans AR32
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