Se claquer les cuisses à Inzell
Tous les lundis en fin d’après-midi, les Falkensteiner du village d’Inzell se réunissent dans le sous-sol d’un bâtiment proche de la mairie. Les garçons sont en culotte de peau et les filles vêtues du dirndl, cet uniforme des servantes autrichiennes en vogue au XIXe, tout en corsage, jupe et tablier, qu’il est possible de retrouver dans des versions plus ou moins édulcorées dans certaines boutiques coquines du boulevard de Clichy. Ces jeunes gens ne font rien de sale. Les gars se contentent de se frapper les cuisses, de se claquer les genoux et les semelles au rythme d’une musique qui donne immédiatement envie d’ingurgiter un litre de bière tandis que les jouvencelles font tournoyer leurs jupons à la manière d’un derviche d’Anatolie sous acides. C’est le Schuhplattler, une danse traditionnelle dont les origines remontent au moins au XIe siècle et qui serait parait-il inspirée de la parade amoureuse du grand tétras. (…)