Le soleil vient de se lever. Comme chaque matin, Chris « Brolga » Barnes n’a pas d’hésitation à l’heure de s’habiller. Il y a du BHL chez cet homme-là, mais lui n’enfile pas de chemise blanche pour la bonne raison qu’il n’en possède pas. CBB préfère la chemisette kaki pas toujours bien repassée, assortie au short et au chapeau à larges bords. Quant à ses pieds, il les glisse dans des bottines mastoc non sans avoir passé au préalable une paire de chaussettes en veillant à bien les remonter jusqu’aux mollets. Considérant que l’individu culmine à 6 pieds et 7 pouces (2,01 m), sa vision sur fond de terre rouge et d’eucalyptus ne manque pas d’impressionner même ici dans le pays des animaux étranges. Le wombat surprend, l’ornithorynque déconcerte, le CBB fascine. À la différence de BHL qui dans le feu de l’action jamais n’a crotté ses vêtements, question de prestige, CBB ne craint pas d’afficher de plantureuses auréoles sous ses aisselles par ailleurs poussiéreuses parce qu’il fait tout simplement très chaud là où il habite et qu’il se contrefout de faire le beau. Qui d’ailleurs pour le voir dans son repaire aux environs d’Alice Springs, une bourgade de 30 000 habitants s’ennuyant ferme et cuisant sous le tropique du Capricorne ? Qui pour le voir au cœur du désert à mi-chemin entre Darwin au nord et Adélaïde au sud, deux villes distantes de 3 000 km ? (…) Lire la suite dans A/R 35
Photographe : Jeremy Suyker
