Il y a des destinations qui déclenchent des soupçons. Si un homme annonce qu’il part seul en Thaïlande, il aura du mal à convaincre son interlocuteur qu’il y va pour les temples. On pense plutôt qu’il va chercher du sexe. Et pour peu qu’il avoue un goût pour les massages, le voilà catalogué pervers, voire pédophile. Le pire est d’aller à Pattaya. Cette ville, située dans le golfe du Siam, est dé nie par l’of ce de tourisme thaï- landais comme « la première station balnéaire d’Asie » qui « accueille avec la même chaleur les familles, les couples et les visiteurs particuliers. » En vérité, bon nombre de ces «visiteurs particuliers» ne s’intéressent guère aux plages (polluées dit- on). Car la ville est surtout connue pour la prostitution, une activité qui s’est développée pendant la guerre du Vietnam, quand les troupes américaines venaient là en permission.
Patati et Pattaya
Sur internet, de nombreux témoignages permettent de se faire une idée du commerce sexuel à Pattaya. Témoignages, il faut l’admettre, où le cynisme l’emporte nettement sur l’empathie pour les travailleuses sexuelles. Ainsi, un certain Rico Rodéo a posté sur YouTube une vidéo intitulée Mon voyage sexuel à Pattaya. Il s’émerveille devant «le nom de Pattaya écrit en gros comme à Hollywood, sauf que c’est en rose et que ça clignote », puis avoue avoir « bien aimé un club ou il y a des filles à poil qui prennent leur douche au milieu du bar» et où, «si on donne 3 euros on peut nettoyer la fille avec une éponge, c’est un prétexte pour lui passer la main sur les nichons». Rico Rodéo n’en dit pas plus et ce n’est pas plus mal. On apprend par ailleurs que les clients des gogo bars peuvent ramener une danseuse à leur hôtel pour une cinquantaine d’euros. Sur des forums de clients de prostituées (eh oui, cela existe : escortfr.net), on peut lire que « Pattaya est au cul ce que Las Vegas est au jeu ». Mais les avis ne sont pas tous élogieux. L’un qualifie Pattaya de « véritable cour des miracles des temps modernes », un autre la trouve « vraiment trop gore, limite malsain comme endroit »… Bref, Pattaya ne fait pas l’unanimité chez les touristes sexuels.
Pas touche !
En tout cas, la Thaïlande n’est pas une zone de non-droit sexuel, et comme partout, les relations avec les enfants y sont punies (des Français ont déjà été condamnés pour ce motif). Quant à ceux, qui de bonne foi ou non, seraient tentés de céder aux charmes d’une jeune fille dont ils ne connaissent pas l’âge, « La feuille de chou », un journal franco- phone de Pattaya, les met en garde sur son site : « N’invitez jamais une fille sur la plage ou dans les grandes surfaces, vous ne saurez jamais son âge, sa nationalité et la police fait régulièrement des rafles pour empêcher ce genre de racolage. »
Pas que ça à Pattaya
Malgré l’importance de la prostitution en Thaïlande, il serait dommage de réduire ce pays à un gigantesque bordel. Même à Pattaya, les filles ne sont pas toutes des prostituées, et les voyageurs solitaires et mâles ne sont pas tous des touristes sexuels. Précisons aussi, que contrairement à sa réputation, le massage thaïlandais traditionnel n’a rien de sexuel. Enfin, peut être pas à Pattaya, mais on a pas eu l’occasion d’aller voir.
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Photo à la UNE : Bang Lamung, Chonburi par Tricycle – Flickr CC